Dépression pendant la grossesse : oser en parler

20 février 2017

Alors qu’environ une femme enceinte sur dix souffre de dépression, beaucoup ne sont pas diagnostiquées. Or la maladie peut impacter le bon développement du fœtus et augmente les risques de dépression post-partum. Elle doit donc être prise en charge.

La dépression pendant la grossesse est un sujet tabou, étudié depuis peu : les médecins ont longtemps cru les futures mamans protégées par l’imprégnation hormonale et ces dernières culpabilisent de ressentir un tel mal-être. Les femmes concernées sont d’autant plus difficiles à identifier qu’un tiers d’entre elles n’a aucun antécédent de trouble de l’humeur. Enfin, les symptômes de la dépression pendant la grossesse peuvent être confondus avec ceux d’une grossesse classique, notamment au cours des premier et troisième trimestres. Sous l’effet des hormones, il est naturel de se sentir par moment plus fatiguée, de manquer d’appétit, de pleurer plus facilement…

Des symptômes qui durent

Mais dans le cas d’une dépression, les troubles s’installent dans la durée et leur intensité nuit à la capacité de prendre soin de soi-même, de ses enfants, de travailler… Il est donc essentiel d’évoquer avec son gynécologue, sa sage-femme ou son médecin généraliste les signes suivants, surtout s’ils se manifestent quasiment tous les jours depuis au moins deux semaines : tristesse extrême, crises de larmes sans raison apparente, sentiments de culpabilité ou d’inutilité, difficultés à se concentrer, pensées suicidaires, troubles du sommeil et de l’appétit…

Même si ce tableau est très loin de l’image que l’on se fait de la grossesse idéale, il n’y a aucune honte à avoir. La dépression est une maladie et les professionnels de santé sont là pour la traiter. Si le diagnostic est confirmé, plusieurs options thérapeutiques sont envisageables. Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) donnent de bons résultats. Elles doivent parfois être complétées par une prise en charge médicamenteuse dont l’intérêt bénéfices/risques se discute au cas par cas.

  • Source : Site de l’Agence de la santé publique du Canada consulté le 18 février 2017 ; Recommandation de bonne pratique de la Haute Autorité de Santé « Grossesses à risque : orientation des femmes enceintes entre les maternités en vue de l’accouchement » (décembre 2009)

  • Ecrit par : Aurélia Dubuc – Edité par : Dominique Salomon

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