Des anticancéreux contrefaits dans les hôpitaux européens ?

16 avril 2014

Des contrefaçons d’Herceptin® (trastuzumab), un anticancéreux indiqué notamment dans les cancers du sein et de l’estomac, circuleraient actuellement dans plusieurs pays européens. C’est ce qu’indique l’Agence européenne du Médicament (EMA) dans un communiqué publié ce mercredi. Selon l’ANSM, « la présence de ces produits sur le territoire national dans le circuit légal est hautement improbable ».

L’Agence nationale du Médicament et des Produits de Santé (ANSM) indique « avoir été informée le 11 avril de la présence d’un médicament anticancéreux HERCEPTIN® 150mg (trastuzumab) contrefait sur une partie du territoire européen (Allemagne, Royaume-Uni et Finlande) ». A l’origine de l’affaire, des flacons d’herceptin®, dérobés dans des hôpitaux italiens, auraient servi de modèle aux contrefacteurs. Par conséquent, « le conditionnement est en italien », précise l’agence française. De son côté, l’EMA énumère différents indices permettant de repérer ces produits :

  • « les dates de péremption des flacons ne correspondent pas à celles du reste du conditionnement ;
  • Dans certains flacons, la poudre blanche ou jaune est mélangée à du liquide, ce qui ne devrait pas être le cas ;
  • Les flacons contrefaits indiquent ‘Italian Herceptin® 150mg’. »

La France épargnée

« Ce produit fait l’objet d’une distribution parallèle dans certains pays européens, ce qui n’est pas le cas de la France », souligne l’ANSM. En effet, « les numéros de lot utilisés par les contrefacteurs (H4311B07, H4329B01, H4284B04, H4319B02, H4324B03, H4196B01, H4271B01, H4301B09 et H4303B01) ne correspondent pas à des lots distribués sur le territoire français par le Laboratoire Roche », poursuit-elle. Pour autant, l’agence demande à tous les praticiens qui pourraient être confrontés à des produits suspects de l’en informer en utilisant l’adresse suivante : dvs.defauts-qualite@ansm.sante.fr.

De son côté, l’EMA rassure. « Aucun produit n’a, à ce jour, été identifié dans les hôpitaux européens. Et aucun effet indésirable lié à l’administration de ce traitement contrefait n’a été signalé. » La contrefaçon de médicaments est un problème grave, aux conséquences parfois sévères pour la santé des patients. C’est pourquoi l’ANSM rappelle que « seul le circuit s’appuyant sur les pharmacies d’officine ou les pharmacies à usage intérieur des établissements de santé est régulièrement contrôlé par les autorités sanitaires ».

  • Source : ANSM, 16 avril 2014 - EMA, 16 avril 2014

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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