Chili: une loi anti-malbouffe efficace

12 août 2021

La décision d’imposer sur les emballages alimentaires des messages indiquant quels produits sont mauvais pour la santé se révèle efficace. Une première évaluation de cette nouvelle réglementation chilienne montre une baisse des achats de ces produits.

Imposer des messages visibles sur les emballages des produits alimentaires caloriques, gras, sucrés, salés. Voilà la politique appliquée par le Chili depuis juin 2016 dans le but de lutter contre la malbouffe. Et ça fonctionne ! Une évaluation de cette nouvelle loi révèle une baisse notable des achats de boissons sucrées, d’aliments riches en sodium et en graisses saturées.

« C’est un constat très important », souligne Lindsey Smith Taillie de la University of North Carolina Chapel Hill Gillings School of Global Public Health. « Car il s’agit de la première loi de ce type dans le monde et que cette étude montre l’impact sur toute la chaîne alimentaire. » Et ce rapidement après le début de la mise en place de la réglementation.

27% de sucre en moins

La loi chilienne baptisée Lei de Alimentos (loi des aliments) impose désormais des messages clairs et visibles sur tous les emballages alimentaires contenant des produits mauvais pour la santé. Ces messages indiquent si le produit est riche en graisses, en sucre ou en sel notamment. Elle restreint aussi drastiquement les publicités alimentaires ciblant les enfants et interdit la vente de malbouffe à l’école.

Le résultat ne s’est pas fait attendre. D’après l’étude menée auprès de 2 300 foyers chiliens entre janvier 2015 et décembre 2017, le nombre de calories consommées via les produits labellisés « malbouffe » a baissé de 24% par personne et par jour. Une baisse de 27% a été constatée en matière de sucre et de 37% de sel. Les auteurs ont notamment observé une réduction des achats de jus de fruits et légumes industriels, de boissons lactées, de sauces et de condiments, de viande, de céréales de petit-déjeuner et de friandises. Un modèle à suivre afin de lutter contre le lobbying de l’industrie agro-alimentaire et faire reculer l’épidémie d’obésité qui sévit dans le monde.

A noter : contrairement à la loi chilienne, le système Nutri-Score se fonde sur le volontariat des marques.

  • Source : University of North Carolina at Chapel Hill, University of Chile et National Institute of Public Health of Mexico

  • Ecrit par : Dominique Salomon

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