Obésité infantile: vers une interdiction de la publicité ?

24 juin 2020

Bonbons, pâtes à tartiner, chips… les produits mis en avant par certaines publicités favorisent l’obésité infantile. Pour lutter contre ce fléau, Santé publique France préconise d’interdire le marketing sur des produits à faible valeur nutritionnelle aux moments où les enfants sont les plus nombreux devant les écrans.

« Être exposé à la publicité pour des produits gras, sucrés, salés, crée des préférences et augmente la consommation de ce type de produits », rappelle Anne-Juliette Serry, responsable de l’unité nutrition et activité physique à Santé publique France. Et « cela augmente également les pressions des enfants exposés sur leurs parents, pour qu’ils en achètent ». C’est pourquoi il est urgent d’agir afin de freiner par la même, l’épidémie d’obésité qui prend de l’ampleur. C’est en substance les conclusions de l’organisme de santé publique, au terme de sa plus récente étude menée en 2019 sur le sujet.

Les produits Nutri-Score D et E ciblés

En effet, « aujourd’hui, les programmes télévisés jeunesse pour lesquels la publicité est encadrée sur les chaines du service public représentent moins de 0,5% des programmes vus par les enfants », notent les auteurs. A l’inverse, « la tranche horaire 19h-22h, la plus regardée par les enfants et les adolescents (plus de 20% d’entre eux), correspond (au) plus gros volume de publicités diffusé ». Résultat, les annonces « vues à la télévision sont majoritairement pour des produits de Nutri-Score D et E ». Donc mauvais pour la santé.

Par conséquent, Santé publique France conseille de suivre les recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) émises dès 2010. C’est-à-dire mettre en place une réglementation pour limiter les expositions des enfants aux réclames, comme l’ont déjà fait des pays tels que le Canada ou l’Angleterre. Pour la France, « nous préconisons d’interdire les publicités sur des produits à plus faible valeur nutritionnelle (Nutri-Score D et E) en télévision et sur Internet, aux moments où les enfants sont les plus nombreux devant les écrans », assène Santé publique France.

A noter : selon l’étude Esteban menée en 2015, 17% des enfants de 6 à 17 ans étaient en surpoids et, parmi eux 4 % étaient obèses.

  • Source : Santé publique France, 24 juin 2020

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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