Diabète : zoom sur la double greffe rein-pancréas

06 août 2021

Pour la première fois, un pancréas et un rein ont été transplantés en simultané après prélèvement sur un donneur décédé par arrêt circulatoire. Une intervention réalisée au CHU de Nantes.

Chez les patients souffrant d’un diabète, la greffe du pancréas constitue la solution de dernier recours quand les traitements à base d’insuline ne parviennent pas à réguler la fonction de cet organe. Dans ce cas, l’état de santé du patient se dégrade nettement avec un sur-risque de coma hypo ou hyperglycémique, d’atteintes cardiovasculaires, rénales, nerveuses et artérielles. Cette greffe est alors indiquée chez les patients diabétiques jeunes dont le pronostic vital est engagé.

Vidéo : l’intervention en 3 points

Une greffe précieuse donc, encore faut-il qu’un pancréas et un rein soient disponibles. « Le plus souvent cette greffe de pancréas est en effet réalisée dans le même temps qu’une transplantation d’un rein chez un patient diabétique devenu insuffisant rénal », souligne le service communication du CHU de Nantes. Et ces organes doivent être prélevés sur un donneur en état de mort cérébral. Des situations relativement rares : « après un décès par arrêt circulatoire, les organes ne sont plus irrigués par le sang et ne peuvent alors très rapidement plus être transplantés. »

Le pancréas, un organe très sensible à la privation d’oxygène

Pour augmenter l’oxygénation des organes après le décès du donneur, l’équipe du Pr Julien Branchereau, chirurgien urologue au CHU de Nantes, a appliqué « un nouveau protocole de l’Agence de la biomédecine permettant de reperfuser et de réoxygéner ces organes initialement privés de sang après l’arrêt circulatoire du donneur ». Un geste d’une très haute technicité réalisé donc pour la première fois après décès d’un donneur par arrêt circulatoire, au CHU de Nantes. « La transplantation d’un pancréas dans ce contexte relève d’un véritable défi du fait de la particulière sensibilité de cet organe à l’absence de vascularisation (ischémie). » Cette première française a été réalisée auprès d’un patient diabétique de 36 ans qui n’a aujourd’hui plus besoin « d’insuline ni de dialyse ».

  • Source : CHU de Nantes, le 3 août 2021

  • Ecrit par : Laura Bourgault – Édité par : Emmanuel Ducreuzet

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