Diagnostic de la maladie d’Alzheimer : les résultats très prometteurs d’un simple test sanguin

31 juillet 2024

Un test sanguin, élaboré par une équipe suédoise, a permis de diagnostiquer, avec une précision de plus de 90 %, la maladie d’Alzheimer à un stade précoce. Explications.

De légères pertes de mémoire sont-elles le signe précoce de la maladie d’Alzheimer ? Un test sanguin serait capable de répondre à cette question avec une précision de plus de 90 %. Elaboré par des chercheurs de l’université de Lund en Suède, ce test s’est avéré capable de diagnostiquer précocement la maladie d’Alzheimer avec un taux de précision de 91 %. Pour comparaison, la fiabilité des diagnostics en soins primaires est de 61 %, elle grimpe à 73 % lorsque le diagnostic est réalisé par des médecins spécialistes.

La recherche de deux marqueurs sanguins combinée

Les résultats de cette étude ont été rendus publics dimanche 28 juillet lors de la conférence annuelle internationale de l’Alzheimer’s association à Philadelphie (Etats-Unis) et publiés dans la revue Jama. Ces travaux ont testé la fiabilité d’un test sanguin combinant deux des principaux biomarqueurs sanguins de la maladie d’Alzheimer : la protéine Tau phosphorylée, appelée p-tau 217 et le rapport amyloïde 42/40 qui mesure deux types de protéines amyloïdes. Ces protéines figurent parmi les composants principaux des lésions neuropathologiques provoquées par la maladie d’Alzheimer ; elles sont les marqueurs des dégénérescences neurofibrillaires et de la présence des plaques amyloïdes, ces agrégats qui se forment autour des neurones.

L’étude a porté sur 1213 participants qui présentaient tous des symptômes légers de perte de mémoire, un signe précoce de la maladie d’Alzheimer. 515 d’entre eux ont été testés en soins de routine et 698 dans un centre mémoire spécialisé. Ils ont d’abord été testés avec le test sanguin mis au point par l’équipe suédoise, les résultats ont ensuite été confirmés par des analyses du liquide céphalorachidien (LCR).

100 millions de malades d’ici 2050

A l’horizon 2050, la prévalence mondiale de la maladie d’Alzheimer, la cause la plus fréquente de démence, pourrait s’élever à 100 millions de personnes malades dans le monde. Alors que les outils diagnostics sont difficiles à mettre en œuvre car coûteux et invasifs, une prise de sang capable de diagnostiquer précocement, facilement et rapidement la maladie est très attendue. La simplicité de ce test en fait une avancée significative dans le diagnostic de la maladie – qui touche davantage les femmes que les hommes – et un moyen fiable de l’exclure en soins de routine. De légères pertes de mémoire peuvent en effet être dues à une dépression ou une fatigue chronique par exemple.

« Les prochaines étapes comprennent l’élaboration de directives cliniques claires pour l’utilisation du test sanguin dans le domaine de la santé », a déclaré dans un communiqué de l’université de Lund, le Pr. Oskar Hansson, co-directeur de l’étude. « Dans un premier temps, il sera principalement utilisé dans les cliniques spécialisées dans la mémoire, et il faudra peut-être environ un à deux ans pour mettre en œuvre les directives et la formation dans les soins primaires ». On pourrait ainsi réaliser cette prise de sang en laboratoire de biologie médicale dans les prochaines années.

  • Source : Lund University – Blood biomarkers to detect Alzheimer disease in primary care and secondary care, 28 juillet 2024 – Vers un diagnostic biologique sanguin de la maladie d’Alzheimer, Med Sci, 23 avril 2024

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet

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