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Pourquoi certains hurlent de douleur du fait d’une simple coupure et d’autres supportent des souffrances bien plus intenses sans broncher ? Les recherches suggèrent que la génétique joue un rôle clé dans la perception de la douleur. Nous ne serions donc pas tous égaux dès la naissance face à cette sensation : certaines personnes héritent de variations dans des gènes spécifiques qui influencent la façon dont leur corps réagit aux stimuli douloureux. Par exemple, des études ont montré que certaines mutations génétiques peuvent rendre les récepteurs de la douleur plus sensibles ou, au contraire, les atténuer.
Mais la génétique n’est pas le seul élément faisant varier la perception de la douleur d’un individu à un autre. Notre système nerveux joue également un rôle central. La douleur est perçue lorsqu’un signal est envoyé au cerveau par les nerfs périphériques. Certaines personnes ont un système nerveux plus réactif, ce qui signifie qu’elles peuvent ressentir la douleur plus vivement.
Des facteurs plus contextuels entrent aussi en jeu. Ainsi, l’état émotionnel et mental d’une personne peut moduler sa perception de la douleur. Le stress, l’anxiété ou la dépression peuvent rendre la douleur plus intense, car ces états affectent les régions du cerveau qui régulent la douleur. À l’inverse, des pratiques comme la méditation ou la relaxation peuvent aider à réduire la sensibilité à la douleur en favorisant un meilleur contrôle émotionnel.
L’environnement social et culturel joue également un rôle non négligeable dans la variation de perception d’une douleur. Par exemple, dans certaines cultures, la douleur est perçue comme une sensation qu’il faut endurer stoïquement, ce qui peut affecter l’intensité ressentie.
De plus, certaines affections, comme l’arthrite, la neuropathie ou la sclérose en plaques, peuvent également rendre les individus plus sensibles à la douleur.
Il est donc complexe de prendre en charge la douleur de chacun. Dans le milieu médical, l’utilisation d’une échelle de mesure de 1 à 10 (EVA, pour échelle visuelle analogique) permet de s’appuyer sur l’auto-évaluation de la perception individuelle et ainsi y apporter une réponse adaptée.
« Il existe dans le cerveau et la moelle un puissant système de contrôle de la douleur qui fait notamment intervenir des endorphines et régule le transfert des informations douloureuses en provenance de la périphérie », indique l’Inserm. Or, « ce système peut être maîtrisé par apprentissage, comme le font typiquement les sportifs de haut niveau qui continuent à jouer malgré leur blessure ou le fakir capable de dormir sur une planche à clous ».
Source : Inserm - Journal of Medical Genetics - Annual Review of Neuroscience
Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : Emmanuel Ducreuzet
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