Dry January : un défi qui gagne du terrain en France

08 janvier 2025

Une étude française sur le Dry January montre que la participation est en hausse, avec 4,5 millions de participants en 2024. En outre, la campagne semble atteindre l’un de ses objectifs : toucher les consommateurs à risque. Explications.

Alors que le Dry January bat son plein, une équipe de chercheurs du Centre hospitalier Le Vinatier (Bron) s’est penchée sur la popularité de ce défi auprès des Français et à leur participation. Pour rappel, Dry January – défi de janvier en français – a été lancé au Royaume-Uni en 2013 et se déroule en France depuis 2020. Il s’agit de ne pas boire une goutte d’alcool du 1er au 31 janvier. 5 000 adultes français, représentatifs de la population générale, ont participé à l’étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Frontiers. Ils ont répondu à une enquête transversale, en ligne, entre le 8 et le 17 janvier 2024 – lors de la 5e édition en France.

4,5 millions de participants en France

Résultats : parmi les 4 075 consommateurs d’alcool sur l’année écoulée, 61 % était au courant de la campagne. Et parmi eux, 20 % participaient au défi ce qui représente 12 % de la totalité des consommateurs d’alcool en France. Soit une nette augmentation par rapport aux éditions précédentes. En 2021, selon Santé publique France, 53 % des 18-75 ans avaient entendu parler du défi de janvier et 4,5% déclaraient avoir modifié leur consommation d’alcool en lien avec le défi, dont la moitié indiquait avoir été complètement abstinents pendant un mois. En 2024, extrapolé à l’ensemble de la population adulte française, 4,5 millions de personnes auraient participé au Dry january.

Une campagne qui a trouvé son public cible

La participation était similaire entre les hommes et les femmes (19 % et 21 %) mais plus importante chez les jeunes générations. « La participation étant plus faible à mesure que l’âge augmentait (29 % chez les 18-34 ans, 20 % chez les 35-54 ans et 15 % chez les 55 ans et plus) », notent les auteurs de l’étude. Quant aux participants, ils étaient plus susceptibles d’identifier leur consommation comme à risque, une dépendance possible et étaient davantage préoccupés par les effets de l’alcool sur leur santé et leur contrôle, ou manque de contrôle, face à l’alcool. Ainsi, selon les auteurs de l’étude, « Dry January semble remplir l’un de ses objectifs clés en attirant les personnes présentant un risque plus élevé de dommages liés à l’alcool, c’est-à-dire celles qui sont les plus susceptibles de bénéficier d’une telle campagne ».

Des participants qui réduisent leur consommation à moyen terme

Dans un second volet de l’étude, réalisé sur près de 2 000 personnes, les participants étaient invités à répondre à un questionnaire concernant les améliorations constatées et leur niveau de consommation d’alcool notamment. « Les premières analyses montrent que toutes ces mesures liées à la santé – bien-être physique, bien-être mental et qualité du sommeil – s’améliorent au mois de février », expliquaient sur le plateau de RMC Louis-Ferdinand Lespine, psychologue, chercheur en psychiatrie et addictologie au Vinatier, et principal auteur de l’étude.

En outre, la consommation d’alcool diminue plusieurs mois après le défi de janvier. Auprès du Quotidien du Médecin, il précise : « près de 60 % des participants rapportent une baisse de leur consommation en fréquence, en quantité ou les deux », poursuit le chercheur. Les participants se déclarent également plus « en capacité à refuser des consommations ». Les résultats de ce deuxième volet de l’étude Janover, dont la Société française d’addictologie est partenaire, n’ont pas encore été publiés.

  • Source : Frontiers, Prevalence and characteristics of participants in Dry January 2024: findings from a general population survey in France, décembre 2024, RMC, Le Quotidien du médecin

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet

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