Du sang dans les urines : est-ce inquiétant ?

20 novembre 2024

Hématurie. C’est le nom scientifique pour définir la présence de sang dans les urines. Une situation qui peut facilement impressionner. Mais est-ce nécessairement le signe d’une pathologie sous-jacente ?

« Il est important de ne pas négliger la présence de sang dans les urines », avertit l’Association française d’Urologie (AFU). « S’il s’agit dans la plupart des cas de pathologies bégnines, il faut toujours garder à l’esprit que cela peut révéler un problème plus grave. »

Des causes diverses

Les premières pourvoyeuses d’hématurie, ce sont les infections urinaires. Elles s’accompagnent d’un tableau clinique évocateur : des brûlures au moment d’uriner, des envies fréquentes de se rendre aux toilettes, des douleurs lombaires…

En fait, toute atteinte infectieuse de l’appareil urinaire – cystite, pyélonéphrite, prostatite – peut entrainer une hématurie.

Autre cause parmi les plus fréquentes : les calculs rénaux ou vésicaux – ces « petits cailloux » se formant dans les voies urinaires et pouvant les obstruer – qui touchent jusqu’à 15 % de la population.

Plus préoccupant, l’hématurie peut aussi signaler la présence d’un cancer, notamment de la vessie ou du rein, particulièrement chez les fumeurs. « Parmi les autres facteurs incriminés, nous pouvons citer certains toxiques professionnels utilisés dans la chimie (colorants, teintures…), dans les travaux publics (goudrons), la réparation automobile (fumée de diesel…) ou l’agriculture (arsenic) », continue l’AFU.

Les fausses hématuries

Certaines causes extérieures peuvent aussi donner une couleur rouge aux urines. Citons les hémorragies de voisinage (au moment des règles…) ; les colorations d’origine alimentaire (lorsque l’on mange des betteraves par exemple) ; et les colorations liées à une prise médicamenteuse (certains antibiotiques peuvent ainsi être responsables).

Quel diagnostic ?

Quelle qu’en soit la cause, la présence de sang dans les urines doit pousser à consulter. Le diagnostic repose sur différents examens :

  • Les analyses biologiques : l’ECBU, ou examen cytobactériologique des urines, permet de rechercher en laboratoire la présence de germes dans les urines.
  • L’imagerie médicale : l’échographie de l’appareil urinaire est l’examen de référence ;
  • L’endoscopie et examen anatomopathologique, utilisé pour déterminer les caractéristiques d’une tumeur, en cas de suspicion de pathologie grave.

Dès lors, la prise en charge dépendra des raisons de cette hématurie.

A noter : Les spécialistes distinguent deux types d’hématurie : microscopique, invisible à l’œil nu, et macroscopique, caractérisée par des urines rosées à brunâtres. Même si « il n’existe pas de corrélation entre le type d’hématurie et la gravité de la maladie causale », note l’AFU.

  • Source : AFU

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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