Du sport contre l’addiction à la cocaïne ?

21 août 2018

Grâce à son effet bénéfique sur le cerveau, l’exercice physique pourrait aider les sujets accros à la cocaïne à décrocher de leur addiction. Une vertu aujourd’hui prouvée chez la souris.

Selon des chercheurs de la University at Buffalo (Etat de New York), l’exercice physique régulier pourrait limiter la fréquence de la consommation de cocaïne. En effet, « l’addiction à [cette drogue] se caractérise par des cycles de récupération et de rechute », note le Pr Peter Thanos, scientifique à l’Institut de recherche des addictions (département de pharmacologie et de toxicologie). Des phases associées à des allers-retours « entre anxiété et émotions négatives ». Ces ressentis s’expliquent par « l’isolement dans lequel les personnes dépendantes se plongent pour consommer ».

Des souris sur tapis roulant

Pour le prouver, l’équipe du Pr Thanos a soumis des souris dépendantes à la cocaïne à des séances de sport. Des exercices d’aérobie à raison d’une heure sur tapis roulant, 5 fois par semaine. L’effet ? « Une diminution de l’état d’anxiété des rongeurs et un stress moindre » malgré le manque. Preuve d’une amélioration de la capacité à maîtriser la consommation.

Le sport impacte la zone cérébrale impliquée dans l’addiction à la cocaïne, « la voie de la dopamine mésolimbique ». Et cela induit une chute significative des hormones du stress comme la cortisone.

« Il serait pertinent de proposer la stratégie du sport dans les programmes de prise en charge d’addiction à la cocaïne », souligne le Pr Thanos. Et de tester « l’efficacité de cette approche concernant d’autres formes de dépendance ».

  • Source : Behavioural Brain Research, le 8 août 2018

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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