Epidémie d’Ebola: une course contre la montre
15 juillet 2014
Zone à haut risque de contamination dans le centre de soins de MSF pour les malades d’Ebola de Kailahun, Sierra Leone. ©Sylvain Cherkaoui/Cosmos
L’épidémie d’Ebola continue de s’étendre, en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone, sans que l’OMS et ses partenaires sur le terrain ne réussissent à l’endiguer. En cause, les difficultés pour retrouver les personnes entrées en contact avec les malades. D’autant qu’une fois localisées, celles-ci refusent parfois de coopérer, par peur et par ignorance.
« Une course contre la montre est engagée pour stopper la propagation de l’épidémie », souligne l’ONG Médecins sans frontières (MSF). « Le temps nous est compté car plus la détection des malades et le suivi des contacts tardera, plus il sera difficile de contrôler l’épidémie », précise Anja Wolz, coordinatrice du programme d’urgence pour MSF. « Or nous n’avons encore aucune idée du nombre de villages affectés (en Sierra Leone n.d.l.r). Je crains que nous n’ayons découvert que la partie visible de l’iceberg. »
La Sierra Leone, voisine de la Guinée, connaît en effet une propagation incontrôlée de la maladie. Au cours des deux dernières semaines, MSF a pris en charge près de 70 patients présentant des symptômes semblables à ceux du virus Ebola dans le district de Kailahun, une province à l’Est du pays. Et « près de 40 cas ont été enregistrés dans le seul village de Ngolahun », poursuit Anja Wolz.
Informer les populations
Au-delà de la prise en charge médicale, le contrôle de l’épidémie nécessite le suivi et la recherche des cas et des personnes entrées en contact avec eux. Il est également impératif d’informer au mieux les populations, pour éviter que les familles des malades et les survivants ne soient exclus de leur village. « Ebola suscite la peur au sein des communautés, malades et survivants étant souvent stigmatisés », explique Anja Wolz. « Des familles sont chassées de leur village, des malades sont bannis et meurent dans la solitude. »
Pour lutter contre ces comportements, « les équipes MSF organisent des activités publiques de promotion de la santé avec des patients guéris ». Elles mènent également des campagnes de sensibilisation afin d’expliquer les modes de propagation du virus. Parmi les messages délivrés, « encourager les populations à signaler les cas de fièvres hémorragiques, à éviter les contacts avec les malades atteints du virus Ebola, et à ne pas toucher le corps d’une personne décédée des suites de la maladie. »
Une épidémie sans précédent
« L’épidémie d’Ebola qui frappe l’Afrique de l’Ouest est d’une ampleur sans précédent par sa répartition géographique, le nombre de cas, et le nombre de décès », note MSF. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), 930 cas d’Ebola dont 580 décès ont été rapportés depuis le début de la flambée en Guinée, Sierra Leone et au Libéria. Et le nombre de cas ne cesse de croître rapidement. Entre le 8 et le 12 juillet seulement, 79 nouveaux cas et 13 décès ont été signalés au Libéria. En Sierra Leone, 49 cas et 52 décès dans cette même période.
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Source : OMS, 15 juillet 2014 - MSF, 11 juillet 2014
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet