Ebola : enfin un vaccin !
23 décembre 2016
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Efficace ! Un vaccin testé dans un large essai clinique mené en Guinée permet de protéger les individus du virus Ebola. Les résultats publiés dans la revue Le Lancet ce 23 décembre représentent une importante avancée en matière de protection de la santé publique. Après l’épidémie meurtrière qui a frappé l’Afrique de l’Ouest en 2013, la mise au point de réponses préventives était essentielle.
rVSV-ZEBOV. C’est le nom du premier vaccin efficace contre le virus Ebola, un des agents pathogènes les plus létaux connus à ce jour. Pour valider sa capacité à protéger les individus contre celui-ci, un essai clinique portant sur 11 841 personnes en Guinée, pendant l’année 2015 a été mené. Parmi les 5 837 sujets ayant reçu le vaccin, aucun cas d’Ebola n’a été enregistré 10 jours ou plus après la vaccination. En comparaison, on a relevé 23 cas 10 jours ou plus après la vaccination chez les personnes n’ayant pas reçu ce vaccin.
Dirigé par l’Organisation mondiale de la Santé, conjointement avec le ministère guinéen de la santé, Médecins sans frontières et l’Institut norvégien de santé publique, en collaboration avec d’autres partenaires internationaux, cet essai est une grande avancée en santé publique. «Si ces résultats convaincants arrivent trop tard pour ceux qui ont déjà perdu la vie dans l’épidémie d’Ebola qui a frappé l’Afrique de l’Ouest, ils montrent que face à la prochaine flambée de cette maladie, nous ne serons pas sans défense», indique le Dr Marie-Paule Kieny, Sous-Directeur général de l’OMS pour les systèmes de santé et l’innovation et principale responsable de l’étude.
Une technique scientifique de validation en « cercles »
Pour s’assurer que le vaccin était réellement protecteur contre le virus Ebola, les chercheurs ont établi un protocole original. « Chaque fois qu’un nouveau cas d’Ebola était diagnostiqué, l’équipe retrouvait toutes les personnes ayant été en contact avec ce cas au cours des 3 semaines précédentes, et notamment les personnes vivant dans le même foyer, visitées par le malade ou ayant été en contact étroit avec lui, ses vêtements ou son linge, ainsi que certains ‘contacts de contacts’ », précise l’OMS. « Au total, 117 «cercles», comprenant en moyenne jusqu’à 80 individus, ont été identifiées. »
« Outre qu’il montre la haute efficacité du nouveau vaccin chez les personnes vaccinées, l’essai fait aussi apparaître que les personnes non vaccinées appartenant aux « cercles » ont bénéficié d’une protection indirecte contre le virus grâce à [cette] démarche », précise les auteurs. Enfin, peu d’effets indésirables ont été observés. Et tous les patients concernés se sont rétablis sans effet à long terme.
Une mise à disposition rapide si nécessaire
Le laboratoire Merck, fabriquant du vaccin, s’est engagé à garantir la disponibilité de 300 000 doses de vaccin pour une utilisation d’urgence [si nécessaire] et à soumettre le vaccin pour autorisation d’ici fin 2017. « Dans le cas où la flambée d’Ebola repartirait avant son approbation, il serait rendu accessible par une procédure appelée « usage compassionnel », permettant de l’utiliser après l’obtention d’un consentement éclairé », précise l’OMS.
Rappelons que l’épidémie d’Ebola qui s’est déclenchée en décembre 2013 en Guinée a fait plus de 11 300 morts, essentiellement en Afrique de l’Ouest.
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Source : OMS, 23 décembre 2016 – The Lancet, 23 décembre 2016
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Ecrit par : Dominique Salomon