Ecrans : comment réduire notre exposition à la lumière bleue ?

07 septembre 2017

Depuis plusieurs années déjà, la lumière bleue est accusée d’être néfaste pour nos yeux. En effet, elle favorise notamment la DMLA. Alors que la plupart des écrans des tablettes, smartphones et téléviseurs récents, tout comme de nombreux éclairages sont composés de LED, les ophtalmologues conseillent de réduire notre exposition à ce spectre lumineux. Le point sur la durée d’exposition, la distance avec l’écran et les filtres disponibles.

En 2010, l’Anses publiait un premier rapport recommandant de restreindre les lampes à diodes électroluminescentes (LED) à un usage professionnel. En cause, le spectre lumineux utilisé dans ces éclairages est essentiellement bleu. Or « situé entre 380 et 500 nanomètres de longueur d’ondes, une grande partie de la lumière bleue est nocive pour la rétine », souligne le Dr Jean-Luc Seegmuller, ophtalmologue à Strasbourg. « Elle pénètre en effet profondément dans l’œil. La rétine est surstimulée et la lipofuscine, une substance toxique pour la rétine, s’y s’accumule au fil des années. » Ce stress oxydatif provoqué sur la rétine augmente le risque de développer une DMLA et/ou une cataracte.

Autre inconvénient récemment démontré, « la lumière bleue favorise les perturbations du film lacrymal », indique le Pr Gilles Renard, Directeur scientifique de la Société Française d’Ophtalmologie et ancien Chef de service de l’Hôtel-Dieu de Paris. Elle augmente les réactions inflammatoires au niveau de la surface de la cornée, entraînant des troubles visuels, tels que picotements, rougeoiements, larmoiements…

Binôme gagnant : distance et durée

Pour le Pr Renard, la seule façon de se protéger des dommages causés par la lumière bleue, de plus en plus omniprésente dans notre quotidien, est d’en réduire l’utilisation. Notamment en réduisant la durée d’exposition et en augmentant la distance avec les écrans. Ses recommandations sont précises mais pour certaines, difficiles à mettre en application.

Ainsi, lorsque vous utilisez :

  • Un téléviseur, placez-vous à 3 ou 4 mètres et ne dépassez pas 4 heures quotidiennes de visionnage ;
  • Un ordinateur, la distance entre vous et l’écran doit être de 70 cm environ et le temps passé à pianoter de 3 ou 4 heures maximum ;
  • Une tablette numérique, 40 cm sont nécessaires entre vous et elle. La durée quant à elle ne doit excéder 1 heure par jour ;
  • Un smartphone, restez à 20 centimètres de votre téléphone et ne le consultez pas plus de 20 minutes au quotidien ;
  • Un casque de réalité virtuelle, l’écran se trouvant à moins de 5 centimètre de vos yeux, vous ne devriez l’utiliser que… 5 minutes par jour !

Evidemment ces conseils vous sembleront, à juste titre, parfois difficiles à appliquer. Entre ceux qui passent leur journée de bureau devant l’écran d’ordinateur et les accros aux réseaux sociaux, l’objectif pourrait être de tenter au maximum de réduire l’usage « accessoire » de ces écrans.

Des filtres efficaces ? 

Autre astuce, sélectionner d’autres sources de luminosité que les LED quand cela est possible. Ainsi, « évitez d’acheter des LED vendus comme lumières du jour », recommande le Pr Renard. Et préférez les téléviseurs LCD. D’ailleurs pour les films et autres dessins animés, favorisez le visionnage sur ce type d’écrans plutôt que sur les tablettes et smartphones. Lesquels n’existent qu’en LED. « Cette précaution divise le risque par 10 », assure le Pr Renard.

Quant aux systèmes filtrants, notamment ceux mis en place sur les verres de lunettes, « ils sont utiles », estime le Dr Seegmuller. Pour lui, il est même indiqué « de porter une paire neutre filtrante même si l’on n’a pas besoin de correction visuelle ».

A noter : ces recommandations concernent tout particulièrement les enfants. Leurs yeux sont plus fragiles et la durée d’exposition au cours de leur vie sera naturellement plus longue que celle des adultes.

  • Source : interview du Dr Seegmuller, 28 août 2017 – interview du Dr Renard, 30 août 2017 – site d’Essilor, consulté le 5 septembre 2017

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Vincent Roche

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