Effort physique : quand le cerveau dit stop

21 mars 2013

Quand les jambes … et le cerveau nous lachent. © Phovoir

Il y a « fatigue » et… « fatigue » ! Contrairement à ce que l’on pourrait penser, lorsqu’un coureur s’effondre à quelques mètres de la ligne d’arrivée d’un marathon, il n’est pas lâché par ses jambes. Mais par son cerveau ! Les spécialistes parlent de « fatigue centrale ». De quoi s’agit-il ?

Le Pr Jean-François Perrier et son équipe de l’Université de Copenhague viennent de conduire une étude sur ce sujet afin de mieux comprendre ses mécanismes. Au-delà de l’effort, la fatigue centrale repose aussi sur des phénomènes physiologiques, liées notamment à la production excessive d’un neurotransmetteur : la sérotonine.

« Le concept de fatigue centrale est connu depuis 80 ans », explique le Pr Perrier. « Au lieu d’affecter les muscles, il cible le cerveau et le système nerveux central. » Le rôle de la sérotonine est au cœur des discussions scientifiques depuis de nombreuses années. Ce neurotransmetteur est en effet libéré lors de la pratique physique, permettant d’ailleurs à l’athlète de poursuivre son effort. Mais il semble aussi qu’à partir d’un certain point, il soit à l’origine de l’effondrement de l’athlète…

« A travers les études que nous avons menées, nous avons observé qu’un surplus de sérotonine était susceptible d’enrayer le mécanisme au niveau cérébral », poursuit Jean-François Perrier. En d’autres termes, ce neurotransmetteur serait non seulement un moteur de l’activité physique mais aussi parfois, un frein, au point d’empêcher les muscles de fonctionner. Pour ce chercheur, « le fait de mieux connaître ce phénomène de fatigue centrale est primordial dans la lutte notamment contre le dopage. Cela nous aidera à identifier les stratégies utilisées par les athlètes pour prévenir ce phénomène ».

Ecrit par : David Picot

  • Source : PNAS, DOI :10.1073 – Université de Copenhague, 4 mars 2013

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