











Accueil » Santé Publique » Electrosensibilité : l’Académie de médecine accuse !
Selon l’Académie de médecine, « un pas de trop a été franchi dans le déni scientifique et l’erreur médicale ». ©Phovoir
« Une décision administrative isolée, scientifiquement infondée et médicalement contre-productive ». L’Académie nationale de médecine s’emporte contre le Conseil général de l’Essonne. Elle désapprouve fermement l’aide financière que l’organisme public vient d’accorder à une personne électrosensible pour lui permettre d’acquérir des dispositifs anti-ondes. Lesquels selon elle, n’ont jamais montré la moindre efficacité… Le Conseil général de l’Essonne lui, assume.
L’Académie « s’étonne qu’une telle pratique soit financée sur des fonds publics ». Et ce, pour au moins deux raisons :
Les Académiciens ajoutent que « les sujets se considérant électrosensibles éprouvent une réelle souffrance. Cet état peut entraîner un lourd handicap, qui doit être pris en charge comme une affection à part entière ». Et non pas à partir de traitements qui « relèveraient de dispositifs anti-ondes ou de zones blanches ».
Une « mèche allumée »…
De son côté, l’organisme public assume sa décision. « La commission handicap a estimé qu’il y avait nécessité d’aider cette personne qui se trouvait dans une situation de handicap ; nous n’avions pas de raisons de nous y opposer », confirme Renaud Chenu, conseiller politique de Jérôme Guedj, le président PS du Conseil général. « Les aides en question sont relativement conséquentes, de l’ordre de quelques dizaines de milliers d’euros. Elles visent effectivement à équiper son habitat ».
Il poursuit : « nous avons bien conscience qu’on a allumé une mèche car sur le plan scientifique et médical, rien n’est encore prouvé. Mais il y a des discussions autour de ce sujet de société et nous sommes le premier département à accorder ce type d’aide. Il faut bien qu’il y ait un premier ». Sans négliger que cela fait du buzz…
Vice-présidente du Conseil général en charge des personnes handicapées et des questions de santé, Marjolaine Rauze (PCF) juge « excessive », la réaction des académiciens. « Nous étions face à une demande particulière d’une personne suivie sur le plan médical et qui ne peut plus mener une vie normale. La décision de lui verser une prestation compensatoire de handicap a été prise par une commission » (celle des droits et de l’autonomie des personnes handicapées – CDAPH), « à partir d’avis médicaux », conclut-elle.
Source : Académie nationale de Médecine, 7 mai 2014 – Interview de Renaud Chenu, 7 mai 2014 - Interview de Marjolaine Rauze, 7 mai 2014
Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet
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