Encore trop de troubles visuels mal corrigés

18 juin 2014

 

Myopie, astigmatisme, presbytie… En France, 3 adultes sur 4 présentent des troubles visuels. Ces derniers se généralisent à partir de 50 ans et concernent 96% de la population. Ces pathologies, fréquemment corrigées, ne le sont pas toujours efficacement. Explications.

« Les conditions de vie jouent un rôle important dans l’apparition des problèmes de vue », soulignent les auteurs d’une enquête réalisée par le DREES auprès de 28 500 personnes. « Alors qu’ils sont généralement plus favorisés en matière de santé, les cadres et les professions intermédiaires entre 20 et 39 ans sont plus nombreux (respectivement 57% et 58%) que les ouvriers (32%) à déclarer des problèmes de vue ». Le temps passé devant un écran d’ordinateur explique sans doute en partie ce constat. Toutefois, les ouvriers « souffrent plus de déficiences visuelles graves, comme la cécité ou la malvoyance. »

De plus, « porter des lunettes ou des lentilles ne garantit pas forcément de retrouver une bonne vue », poursuivent les auteurs. « Si la correction est insuffisante, inadaptée, ou si le trouble n’est pas corrigeable, des problèmes vont persister. » Les troubles visuels mal corrigés se trouvent ainsi plus fréquemment dans certaines catégories socioprofessionnelles. Parmi les 40-59 ans, 4% des ouvriers ont des difficultés à voir de loin, contre 1% des cadres. « Les personnes sans complémentaire santé ou bénéficiant de la CMU-C souffrent également plus souvent de gênes résiduelles », ajoutent-ils.

Les personnes âgées voient mal

Autre population touchée par une correction insuffisante ou inefficace : les personnes âgées. « Leur proportion qui reste avec des troubles non ou mal corrigés, malgré le port de lunettes ou de lentilles, est élevée. » Par exemple, 24% des plus de 80 ans ont du mal à voir les caractères d’imprimerie d’un journal, et 17% éprouvent des difficultés à distinguer un visage à quatre mètres. Et ce, malgré une correction.

Globalement, « le manque de moyens financiers ou des difficultés d’accès aux aides peuvent réduire le recours à l’ophtalmologue et l’opticien », constatent les rédacteurs du rapport. « Après le dentaire, l’optique est le deuxième soin auquel les Français renoncent pour des raisons financières. »

Pour aller plus loin, consultez le rapport de la DREES.

  • Source : DREES, 17 juin 2014

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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