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Une fausse couche est considérée comme précoce si elle survient après 14 semaines d’aménorrhée, soit 12 semaines de grossesse. Ces fausses couches concernent 15 à 20% des grossesses. Conséquence : il arrive parfois que la détresse ressentie par la mère soit minimisée, voire niée. Et pourtant, elle existe et peut parfois prendre la forme d’un syndrome de stress post-traumatique. Un phénomène aussi observé chez l’autre parent.
C’est ce qu’ont montré des chercheurs de l’Imperial College London, dans deux travaux distincts. La première étude, publiée en janvier 2020 dans l’American Journal of Obstetrics and Gynecology, s’est intéressée à l’état psychologique de femmes après avoir subi une fausse couche précoce (537 femmes) ou une grossesse extra-utérine (116 femmes). Toutes ont répondu à un questionnaire mesurant leurs niveaux d’anxiété et de dépression. Un mois après la perte de leur bébé, 29% présentaient des signes de stress post-traumatique. Ils persistaient encore chez 18% d’entre elles 9 mois après.
Egalement dirigée par le Pr Bourne, une deuxième étude récemment publiée dans le journal Ultrasound in Obstetrics and Gynecology s’est intéressée à la manière dont est vécue la fausse couche précoce, cette fois-ci du côté des partenaires. Sur une centaine de répondants, 7% montraient des signes de stress post-traumatique (pensées intrusives, cauchemars, flash-backs…) un mois après la fausse couche. Ils étaient toujours 4% dans ce cas 9 mois après. Les réponses des femmes dans cette deuxième étude confirmaient elles les résultats obtenus dans la première.
Pour le Pr Bourne, « cette recherche suggère qu’un soutien psychologique devrait être offert à la fois à la femme et à son partenaire » après une fausse couche. « Le stress post-traumatique peut avoir un effet toxique sur tous les éléments de la vie d’une personne – affectant le travail, la maison et les relations. C’est une maladie grave, qui nécessite un traitement ».
Car la perte d’un bébé, aussi précoce soit-elle, peut avoir un impact profond et durable sur les deux parents, avec de lourdes conséquences sur leur santé mentale et leur bien-être. « Les partenaires sont vulnérables aux mêmes problèmes psychologiques que les mères et un soutien spécialisé doit être mis à la disposition de l’un ou des deux parents endeuillés ».
A noter : En France, plusieurs associations accompagnent les parents dans leur deuil périnatal, comme l’association Spama (Soins Palliatifs et Accompagnement en Maternité). Elle regroupe des professionnels de santé et des parents.
Source : : American Journal of Obstetrics and Gynecology - Ultrasound in Obstetrics and Gynecology, consultés le 13 octobre 2020
Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Emmanuel Ducreuzet
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