Endométriose : la fatigue, un symptôme sous-estimé
23 juillet 2018
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Chez les patientes souffrant d’une endométriose, la fatigue constitue un symptôme majeur. Son incidence et son intensité sont pourtant sous-estimées.
Pour évaluer la fatigue chez les femmes diagnostiquées pour une endométriose, des chercheurs suisses* ont suivi 1 120 femmes en Allemagne, en Autriche et en Suisse, entre 2010 et 2016. Au total, 560 patientes de cette cohorte souffraient de cette maladie chronique affectant 1 Française sur 10. Et le groupe contrôle était constitué de 560 femmes indemnes.
Chacune a répondu à plusieurs questions au sujet des répercussions de l’endométriose sur sa qualité de vie. Entre autres, les volontaires ont dû renseigner le niveau de fatigue sur une échelle allant de 1 (jamais fatiguée) à 5 (très souvent fatiguée).
L’inflammation à l’origine de la fatigue ?
Résultat, 50,7% des femmes diagnostiquées souffraient fréquemment de fatigue, contre 22,4% chez les femmes du groupe contrôle. « Ce phénomène pourrait s’expliquer par les lésions de l’endomètre responsable d’une inflammation qui active le système immunitaire. Un mécanisme impliqué dans la fatigue », explique le Pr Brigitte Leeners, auteur de l’étude.
« Cette meilleure connaissance de la fatigue doit venir améliorer la prise en charge. » Ainsi les médecins pourront « proposer aux femmes des solutions limitant le risque d’insomnie, les pics de douleurs, la dépression et le stress ». Autant de symptômes accentuant la fatigue.
A noter : l’endométriose se caractérise par la migration anormale de cellules. « Le tissu semblable au tissu endométrial qui se développe hors de l’utérus provoque alors des lésions, des adhérences et des kystes ovariens, (endométriomes) dans les organes colonisés », précisent les experts du site http://www.endofrance.org. « Cette colonisation, si elle a principalement lieu sur les organes génitaux et le péritoine peut fréquemment s’étendre aux appareils urinaire, digestif, et plus rarement pulmonaire. »
*Hôpital universitaire de Zurich
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Source : Human reproduction, le 26 juin 2018
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Dominique Salomon