Entérovirus : Santé publique France alerte sur une hausse des cas graves

18 juillet 2023

Les nouveau-nés sont les plus à risque de développer des symptômes sévères - neurologiques, respiratoires, cardiaques ou digestifs – en cas d’infection à entérovirus. Santé publique France prévoit un pic des contaminations ces prochaines semaines.

Alors que les entérovirus circulent activement en France, Santé publique France (SpF) alerte sur une hausse inhabituelle des cas graves chez les nourrissons. Pour rappel, les entérovirus (EV) forment un groupe de virus qui sévit en France en juin et juillet, puis à l’automne. A l’origine de maladies infectieuses, le plus souvent bénignes, celles-ci peuvent être beaucoup plus graves chez les nouveau-nés, exposés au virus lors de l’accouchement ou par contact étroit avec une personne infectée.

Les cas de méningites virales en hausse

Depuis 2020 et la mise en place des mesures barrières, les infections à entérovirus se maintenaient à des niveaux très bas. Elles sont reparties à la hausse en 2022 avec 25,7 % des infections à EV contre 12,8 % sur la période 2016-2021. En cause : un grand nombre d’enfants plus réceptifs aux infections à EV après la crise du Covid.

Si les chiffres pour 2023 restent inférieurs au niveau d’avant 2020, SpF pointe une recrudescence des infections entre le 26 juin et le 2 juillet. « Le nombre de passages aux urgences et d’hospitalisations pour méningite virale observé dans le réseau OSCOUR apparaît en effet en augmentation depuis la semaine S23 et atteint depuis des niveaux comparables à ceux de 2018, ce qui pourrait indiquer un pic estival attendu dans les prochaines semaines », met en garde SpF.  L’autorité sanitaire attire notamment l’attention sur les cas de méningites virales chez les tout-petits et appelle les professionnels de santé à la plus grande vigilance.

L’échovirus-11 particulièrement inquiétant

Fatal dans la majorité des cas, l’échovirus-11, un nouveau virus de la famille des entérovirus observé pour la première fois en France en juin 2022, inquiète tout particulièrement SpF. « Entre juillet 2022 et mars 2023, 9 nouveau-nés de moins de 7 jours (dont 4 paires de jumeaux) ont été infectés par cet E11, parmi lesquels sept sont décédés », précise SpF qui évoque des infections « inhabituelles et préoccupantes ».

Depuis l’alerte française en mai 2023, d’autres cas ont été observés en Europe. Un nouveau cas a été déclaré en juillet en France, ce qui indique que le virus circule toujours.

Les bébés nés prématurés, un petit poids à la naissance et une infection avant les 7 premiers jours de vie seraient des facteurs de risque de mortalité. De même que les caractéristiques de ce nouveau variant, toujours à l’étude.

A noter : le plus souvent bénignes, les infections à entérovirus peuvent toutefois mener à des formes sévères, neurologiques, respiratoires, cardiaques ou digestives. SpF incite à renforcer les règles d’hygiène en famille et en collectivité afin de limiter la transmission de ces virus aux personnes fragiles, immunodéprimées et aux femmes enceintes. Les traitements sont uniquement symptomatiques et la prise d’antibiotiques est inutile en cas d’infection.

  • Source : Santé publique France – OMS

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet

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