Epidémie d’Ebola : l’inquiétude se propage

04 avril 2014

Depuis l’annonce de l’épidémie de fièvre hémorragique liée au virus Ebola par le gouvernement guinéen le 22 mars dernier, le nombre de cas se multiplie. La flambée de la souche Zaïre, la plus dangereuse, s’étend géographiquement. « Le gouvernement malien a annoncé jeudi soir que trois cas suspects de fièvre hémorragique virale ont été détectés au Mali et placés en isolement en attendant les résultats de tests au virus d’Ebola », rapportent nos confrères du journal Libération. Par ailleurs, une alerte aurait maintenu au sol plusieurs heures un avion en provenance de Conakry à l’aéroport Charles de Gaulle pour un contrôle qui s’est révélé négatif.

Certes l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ne recommande pas l’application de restrictions aux voyages ou au commerce en Guinée. Toutefois, l’inquiétude gagne et la France prend des mesures de précaution. Ainsi, le ministère des Affaires étrangères publie-t-il sur son site les recommandations suivantes : « En cas de séjour en Guinée Conakry ou dans les pays limitrophes, au Liberia et Sierra Leone principalement, il convient de respecter strictement des règles d’hygiène, et de s’abstenir de consommer de la viande de chasse ». Le ministère en charge des Affaires sociales (encore responsable de la santé), a mis en ligne les procédures à suivre par les professionnels de santé en présence d’un cas suspect.

L’Europe, pas tout à fait à l’abri ?

De son côté, le European center for Disease Prevention and Control (ECDC), estime qu’« il est peu probable mais pas inenvisageable que des personnes infectées en Guinée débarquent dans un pays de l’Union européenne et développent la maladie ». Si cette probabilité se produisait, « ces cas [devraient] être pris immédiatement en charge et isolés afin de prévenir la propagation de la maladie ». Celle-ci est particulièrement sérieuse. « La période d’incubation est en moyenne de 8 à 10 jours, avec des extrêmes allant de 2 à 21 jours et il n’existe aucun traitement curatif spécifique validé », rappelle le ministère des Affaires sociales sur son site Internet.

« Dans l’Union européenne, seules les villes de Bruxelles et Paris ont des vols directs depuis l’aéroport international de Conakry », précise l’ECDC. « Cependant d’autres destinations peuvent être atteintes via Casablanca avec la compagnie Royal Air Maroc qui offre des connections, entre autres avec Paris, Nice, Lyon, Marseille, Toulouse, Barcelone et Milan. D’autres vols directs de Conakry relient le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Mali, la Gambie, la Mauritanie et la Guinée-Bissau ».

Un virus meurtrier

« C’est la première fois que des cas de fièvre hémorragique liés à Ebola sont rapportés en Guinée », soulignent les rédacteurs du dernier Bulletin hebdomadaire international de l’Institut de Veille sanitaire (InVS). « Le virus Ebola appartient à la famille des filovirus. Le sous-type Ebola Zaïre a été isolé par le Centre national de Référence (CNR) des Fièvres hémorragiques virales (FHV) de Lyon. Depuis 1976, une trentaine d’épidémies d’Ebola ont été décrites dans 7 pays d’Afrique subsaharienne. »

Pour rappel, selon les derniers recensements de l’OMS concernant l’épidémie en cours, 137 cas suspectés ou confirmés ont été signalés en Guinée. Au total, 86 de ces patients sont décédés. Au Libéria, sur les 14 cas suspectés ou confirmés, 7 sont morts. Enfin, s’ajoutent à ce bilan, 3 nouveaux cas annoncés comme suspects au Mali ce jeudi.

  • Source : Ministère français des Affaires étrangères, consulté le 4 avril 2014 - Ministère en charge des Affaires sociales, consulté le 4 avril 2014 - ECDC, consulté le 4 avril 2014 - OMS, consulté le 4 avril 2014 - Bulletin hebdomadaire International N°445, 26 mars au 1er avril 2014 - Compte Twitter de Gregory Härtl, directeur du département médias de l’OMS

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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