Espérance de vie : on meurt plus jeune à la campagne qu’en ville
25 avril 2023
Les milieux ruraux connaissent une surmortalité de près de 14 000 décès en moyenne par an, selon une étude de l’Association des maires ruraux de France (AMRF). Celle-ci dénonce un accès aux soins limité pour ces populations.
Vivre à la campagne est dangereux pour la santé. Selon une étude de l’Association des maires ruraux de France (AMRF) dévoilée jeudi 20 avril, l’indice de mortalité est plus élevé en milieu rural qu’en ville. Et l’écart est significatif. « A âge et sexe égal, l’indice de mortalité des bassins de vie ruraux est supérieur de 6 points à celui des bassins de vie urbains. Ce qui correspond à 14 216 décès par an en plus dans les zones rurales que ce qui serait attendu si l’espérance de vie y était identique à celle des villes », écrit l’AMRF.
Pour comparer les indices de mortalité, l’association s’est reportée sur les découpages de l’Insee en fonction des densités de population. Ainsi sur les 1 666 bassins de vie recensés, 1 287 sont considérés comme ruraux. Sur 2020-2021, dans ces bassins de vie, le nombre moyen de décès s’élevait à 236 943 pour une population de 20,3 millions et de 425 531 pour une population de 48 millions en zone urbaine. L’étude a ainsi établi un indice de mortalité de 104 à la campagne contre 98 à la ville, soit 6 points d’écart.
Des espérances de vie inégales
Le déséquilibre se retrouve également dans l’espérance de vie à la naissance, 78,8 ans dans les départements « hyper-ruraux » contre 80,2 dans les départements « hyper-urbains » pour les hommes en 2021. Chez les femmes, la différence est moindre mais existe toutefois : 84,9 dans les départements « hyper-ruraux » contre 85,5 dans les départements « hyper-urbains ». L’écart se serait en outre creusé ces trente dernières années, souligne l’ARMF.
Comment expliquer de tels déséquilibres ? Pourquoi vivre en ville ou à la campagne, en France, au 21è siècle, est-il source d’inégalités ? L’ARMF pointe dans son rapport « le désastre sanitaire français » et les difficultés d’accès aux soins en milieu rural.
Attirer les professionnels de santé
Elle formule quatre propositions afin d’apporter à cette population une meilleure offre de santé : « donner les moyens aux étudiants en santé de faire des stages hors du lieu de formation initiale ; mettre en place et développer les équipes de soins coordonnées autour du patient ; développer de nouvelles manières de pratiquer susceptibles d’assurer à une population une prise en charge rapide et en proximité ».
Enfin, pour faciliter, l’installation des professionnels de santé et lutter contre les déserts médicaux, l’ARMF propose la création « la création d’un guichet unique d’accompagnement qui centralise à l’échelle de chaque département, les besoins territoriaux, les aides financières, l’accompagnement administratif et les informations relatives à la vie familiale du professionnel ».