Etats-Unis : une discrimination à deux entrées
18 avril 2016
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Aux Etats-Unis, les patients noirs diagnostiqués pour un trouble du spectre autistique (TSA) bénéficient d’un niveau de prise en charge inférieur comparé à la population blanche. Une étude californienne quantifie l’ampleur de ce fléau.
« Les patients d’origine caucasienne atteints d’un trouble du spectre autistique (TSA) reçoivent davantage d’aides de l’Etat comparés aux populations hispaniques, afro-américaines et asiatiques », révèlent des scientifiques de l’University of California. Autre facteur que la couleur de la peau, l’âge des patients s’affiche aussi comme un obstacle aux soins. « Le montant des aides versées par l’Etat augmente au fil des années ».
Une double marginalisation
Pour le prouver, l’équipe du Pr Paul Leigh (Center for Healthcare Policy and Research, UC Davis) a analysé le dossier de 42 000 patients pris en charge entre 2012 et 2013. Résultat, une différence de 2 000 dollars en moyenne s’affichait entre la population blanche et les communautés hispanique et afro-américaine. Concernant la discrimination liée à l’âge, les patients âgés de 18 ans et plus recevaient des aides 2,5 fois plus élevées que les mineurs. A titre d’exemple, « un enfant de 3 à 6 ans reçoit en moyenne 12 000 dollars, contre 50 000 dollars pour un patient de plus de 65 ans ». « Les plus impactés par cette discrimination sont les patients afro-américains. La différence avec le montant des aides allouées à la population asiatique existe mais s’avère minime ».
Faire bouger les lignes….
Ces écarts’expliquent par un « manque de proximité des patients avec les centres de prise en charge et la disponibilité variable des professionnels de santé dans les zones les plus reculées ». Mais « rien ne justifie un tel écart financier », insistent les scientifiques. Cette inégalité de prise en charge en fonction de la couleur de peau et de l’âge « doit inciter les autorités à repenser leurs stratégies de santé autour de l’équité pour une amélioration globale de l’état de santé des citoyens ». La priorité est aujourd’hui « d’évaluer le coût de la prise en charge de l’autisme et de planifier les budgets sur le long terme pour mettre en place une politique de santé pérenne ».