Exposition à la fumée des feux de forêt : quels risques pour la santé ?

13 août 2024

Depuis plusieurs jours, la Grèce est ravagée par de violents incendies qui menacent désormais sa capitale Athènes. Si de nombreuses localités ont dû être évacuées, menacées par les flammes, une large partie de la population est encore exposée aux fumées des feux de forêt. Que contiennent ces fumées et quels sont les risques pour la santé des habitants ?

Ce mardi 13 août, la Grèce lutte pour la troisième journée consécutive contre les nombreux feux de forêt qui se sont déclarés dans le pays, principalement dans la région d’Athènes. L’un d’eux se propage rapidement, attisé par des conditions météorologies propices, notamment des vents intenses et des températures élevées. Une victime est à déplorer et plusieurs localités ont dû être évacuées.

Outre les populations directement menacées par les flammes, les feux de forêt affectent la santé des populations exposées aux fumées, les pompiers en premier lieu. Selon le site spécialisé Copernicus, « poussé par des vents violents, l’incendie a produit un nuage de fumée s’étendant sur plus de 300 km au sud-ouest en direction de la Libye et couvrant la partie orientale d’Athènes ».


Que contiennent les fumées des feux de forêt ?

Selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), les particules en suspension représentent les zones impactées « le polluant de l’air le plus important ». Environ 80 % de ces particules sont des particules fines, « dont une majorité sont des particules submicroniques dont la taille est inférieure au micron ». Autres particules en suspension, les cendres dites géantes.

On retrouve aussi de grandes quantités de monoxyde de carbone, un gaz incolore, inodore, toxique et potentiellement mortel. Cette substance résulte d’une combustion incomplète et se propage rapidement dans l’environnement, précise le ministère de la Santé. « Sont aussi recensées dans la composition des fumées de très nombreuses autres substances chimiques incluant le dioxyde de carbone (CO2), des composés organiques volatils, dont l’acroléine, le formaldéhyde et le benzène, composés semi-volatils dont les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), métaux lourds et oxydes d’azote (NOx) », poursuit l’Anses. Ces substances peuvent se déposer à terre et contaminer alors les sols et les cours d’eau.

Des symptômes respiratoires et cardiovasculaires

L’exposition à la fumée entraîne des symptômes légers et courants comme des maux de tête, une toux légère, la sécrétion de mucus, une irritation du nez, de la gorge, des yeux et des sinus. Plus grave, elle peut entraîner des étourdissements, une respiration sifflante, des douleurs thoraciques, une forte toux, des crises d’asthme, de l’essoufflement, des palpitations cardiaques (rythme cardiaque irrégulier).

Les pompiers sont et les plus à risque d’être touchés par les effets sur la santé d’une exposition à la fumée. « Par ailleurs, les populations atteintes de pathologies respiratoires chroniques, dont les asthmatiques, sont particulièrement sensibles à la fumée des feux de forêt ainsi que les personnes atteintes de maladies cardiovasculaires », précise l’Anses. Les nourrissons et les enfants, les personnes âgées, les femmes enceintes, les personnes qui travaillent dehors et les personnes qui pratiquent une activité physique à l’extérieur sont également plus vulnérables.

Comment se protéger de la fumée ?

Pour ces personnes, en cas d’exposition directe aux fumées, il est recommandé de porter un masque filtrant (de type FFP2). Et de consulter un médecin ou de se rendre aux urgences en cas de symptômes. Pour tous, dans les zones non-évacuées mais exposées aux fumées, l’Anses recommande de :

  • limiter les déplacements et le temps passé à l’extérieur ;
  • garder les portes et fenêtres fermées et n’aérer que lorsque les conditions le permettent ;
  • occulter les aérations avec des linges humides ;
  • arrêter les ventilations mécaniques contrôlées (VMC) durant les épisodes de fumées ;
  • éviter les activités physiques en plein air dans le secteur ;
  • veiller à la qualité de l’air à l’intérieur de son domicile en évitant l’encens, les bougies, etc. ;
  • surveiller de près les personnes sensibles.
  • Source : Anses, ministère de la Santé, Gouvernement du Canada

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Vincent Roche 

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