Facebook : quand les « likes » et photos de rêve nous dépriment
29 juillet 2019
sergey causelove/shutterstock.com
Faire défiler les photos des autres sur votre mur Facebook et vous sentir totalement dévalorisé(e). Couples ultra-amoureux, paysages paradisiaques, enfants si mignons… ces arrêts sur image souvent mis en scène peuvent fragiliser l’estime de soi. Au point de provoquer des symptômes associés à la déprime.
Nous sommes nombreux à ne rien poster sur Facebook. Mais à passer de longues minutes à regarder les photos des autres. Et à « liker » sans compter. Les palmiers sur la plage, les groupes d’amis, les corps de rêve, les nouveau-nés, les ex heureux… les situations génératrices d’envies voire de jalousies et de frustrations ne manquent pas sur Facebook.
Mais la santé mentale en souffre-t-elle ? Apparemment oui. La preuve avec 2 études publiées par des psychologues allemands de l’Université de la Ruhr (Bochum).
Dans la première étude, trois groupes ont été formés. Dans les deux premiers, chaque participant devait renseigner par écrit l’impression qu’il avait eue en regardant les 5 premières publications du jour. Dans le troisième groupe, cette tâche n’a pas été demandée. Ensuite, tous les participants ont rempli un questionnaire sur leur niveau d’estime d’eux-mêmes. Résultats, « les volontaires des deux premiers groupes avaient une estime personnelle plus faible comparés à ceux du groupe trois », détaille le Dr Phillip Ozimek. Un signe symptomatique de la déprime si les épisodes sont amenés à se répéter. Et c’est le cas quand on connaît le caractère addictif de Facebook.
Dans une seconde étude, 800 personnes ont été interrogées au sujet de leur utilisation de Facebook, de leur tendance à se comparer aux autres, de leur niveau d’estime d’eux-mêmes et de leur tendance à la déprime. Là encore, « le réflexe de se comparer aux autres sur Facebook expose les internautes à la déprime quand ils utilisent ce réseau social de façon passive ».
Conclusion, « l’utilisation de Facebook ne déprime pas directement. C’est plutôt l’usage que l’on en fait » : ne rien publier et passer des heures à plonger dans la vie virtuelle des autres. Dans tous les cas, « personne n’est inférieur à cause de belles photos. Ce serait une erreur d’y croire », insiste le Dr Ozimek. « Le fait de publier des photos positives seulement biaisent la réalité. » En aucun cas une image choisie voire retouchée ne retranscrit parfaitement le quotidien… celui de la vraie vie.
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Source : The journal Behaviour & Information Technology, le 18 juillet 2019
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Ecrit par : Laura Bourgault – Edité par : Emmanuel Ducreuzet