Faîtes du sport… dans votre tête
23 avril 2020
Le sport commence à sérieusement vous manquer ? Et vous craignez d’être moins performant(e) lors de la reprise des entraînements ? Alors pourquoi ne pas tester des séances de simulation sportive… ?
Tennis, gymnastique, saut en longueur, handball, arts martiaux, natation synchronisée… quel que soit le sport que vous pratiquez, en temps normal, vos performances s’améliorent au fil des entraînements. Et ces progrès ne sont pas les fruits du hasard, mais d’un ensemble d’automatismes et de techniques acquis par le cerveau et le corps à force de répétition.
Sauf que depuis le confinement, vous êtes forcément moins assidus. Et vous seriez prêt(e) à tout pour rester connecté(e) à votre pratique… Pourquoi ne pas tester des séances de simulation motrice ? Une approche développée en France par Claires Calmels, chercheuse en neurosciences cognitives au sein de l’Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance (Insep). Et inspirée de la théorie de Jeannerod.
Le sport, c’est dans la tête
Le principe est simple. Concentrez-vous sur une séance de sport, et déroulez-là dans votre tête. Vous pouvez visualiser l’enchaînement en formant des images dynamiques de votre mouvement : c’est ce que l’on appelle « l’action imagée », détaille Claire Calmels. Dans le même temps, le sportif peut aussi verbaliser sa séance. Il s’agit de « réciter sa routine dans sa tête ». Pour vous aider, vous pouvez également regarder une vidéo de votre discipline.
Pourquoi ça marche ?
Cet exercice de simulation sportive active les zones cérébrales communes motrices et sensitives mises en jeu lorsque l’on fait du sport pour de vrai.
« Que l’action soit réelle ou simulée, elle est toujours précédée d’une représentation. » Et c’est sur ce principe que se base la simulation sportive. Que l’athlète se prépare à réaliser réellement un mouvement ou à le simuler, son action est guidée inconsciemment par « un but, les moyens de réaliser cette action et les conséquences de cette action sur l’organisme ainsi que sur l’environnement ». Lors d’une séance de sport classique, « l’intention facilite l’exécution motrice ». En faisant du sport dans la tête, l’intention motrice est également présente.
A noter : la simulation motrice fait ses preuves, notamment auprès de sportifs professionnels blessés lorsqu’il s’agit de récupérer plus rapidement et sans régresser.
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Source : Conférence « Optimisation du retour de blessure : le pouvoir de technique de simulation motrice », Claire Calmels, Institut National du Sport, de l'Expertise et de la Performance (INSEP)
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet