Fibromyalgie : douloureuse et mystérieuse
16 octobre 2020
Beaucoup de symptômes confondants et un diagnostic ultra-complexe à poser… on peut le dire, la fibromyalgie donne du fil à retordre à la médecine. Faisons le point sur cette maladie chronique parfois invalidante sur le plan physique et cognitif.
Pour les patients souffrant de fibromyalgie ou en attente de diagnostic, le manque de connaissance actuel sur cette maladie chronique pèse lourd au quotidien. Le tableau symptomatique est en effet confus avec une grande variabilité de la sévérité entre les patients, et des ressentis hétérogènes : « une forme de douleur chronique associée à de la fatigue, des troubles de l’humeur, du sommeil ou des troubles cognitifs », détaillent les spécialistes de l’Inserm dans une récente expertise collective*.
En allant plus loin dans la description des symptômes, les chercheurs évoquent « de la fatigue persistante, des difficultés de concentration et attentionnelles, et un déconditionnement physique (processus psychophysiologique conduisant à l’inactivité physique et au repli sur soi). Jusqu’à 85 % présentent des symptômes anxiodépressifs et 95 % d’entre eux se plaignent de troubles du sommeil. »
Mais combien de personnes en souffrent en France ? Selon les estimations, entre 1,4% et 2,2% de la population est atteinte de fibromyalgie. Une donnée malheureusement loin de la réalité étant donné « l’absence de marqueur biologique spécifique rendant le diagnostic difficile à poser ».
Que penser des traitements prescrits ? « Si des médicaments peuvent s’avérer ponctuellement efficaces contre certains symptômes (douleur, mais aussi troubles du sommeil, anxiété ou dépression…), il est important de prévenir le mésusage médicamenteux, notamment en évitant la prescription d’opioïdes contre les douleurs diffuses, surtout chez les enfants et les adolescents. »
Un suivi personnalisé et dynamique
Selon l’Inserm, le suivi doit être personnalisé, multidisciplinaire et évolutif. Dans tous les cas, l’adhésion du patient au programme de prise en charge qui lui est proposé est essentielle. Au coeur du programme thérapeutique, les scientifiques insistent sur l’importance « d’une remise en mouvement précoce via une activité physique adaptée ». Toujours selon les scientifiques, dans le cadre de la fibromyalgie, les recommandations de l’activité physique devraient être les mêmes que celles envisagées pour les maladies chroniques en général.
A noter : vous ou l’un de vos proches êtes concernés ? N’hésitez pas à vous tourner vers l’association Fibromyalgie France.
*l’Inserm a été sollicité par la Direction générale de la santé (DGS). Au total, 1 600 publications ont été analysées