Fin de vie : l’Ordre des Médecins propose une « assistance à mourir »
14 février 2013
Selon le Petit Robert, l’euthanasie consiste en « l’usage de procédés qui permettent d’anticiper ou de provoquer la mort, pour abréger l’agonie d’un malade incurable ou lui épargner des souffrances extrêmes. » ©Phovoir
L’Ordre national des Médecins fait un retour fracassant dans le débat sur la fin de vie. Dans un texte rendu public ce jeudi, il envisage pour la première fois une « sédation terminale » délivrée dans des conditions spécifiques. Lesquelles ? Détail d’un texte qui va faire grand bruit.
Adopté le 8 février dernier par le Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM), ce texte – intitulé Fin de vie, « assistance à mourir » – est présenté comme une « contribution au débat sociétal quant à l’euthanasie délibérée et au suicide assisté ».
Pour la première fois donc, l’Ordre effectue des propositions pour « faire face à des situations exceptionnelles non prises en compte dans l’état actuel de la loi, du droit et de la déontologie médicale ». Il évoque ainsi une « sédation, adaptée, profonde et terminale délivrée dans le respect de la dignité ». Et par « devoir d’humanité ».
« Des requêtes persistantes ». Cette « décision médicale légitime » pourrait être prise « devant des situations cliniques exceptionnelles, sous réserve qu’elles soient identifiées comme telles, non pas par un seul praticien mais par une formation collégiale ». Et à la suite de « requêtes persistantes, lucides et réitérées de la personne, atteinte d’une affection pour laquelle les soins curatifs sont devenus inopérants et les soins palliatifs instaurés ».
Pas d’avis individuel. L’Ordre ajoute que « tous les éléments ayant contribué à cet avis devront être enregistrés dans le dossier du patient. Si l’avis collégial relatif à la demande du patient est d’y accéder, le médecin peut y donner suite personnellement, s’y associer ou se récuser en excipant la clause de conscience ». Il revient aussi sur « l’interdit fondamental de donner délibérément la mort à autrui, au mépris de toutes les considérations précédemment exposées, (qui) ne saurait être transgressé par un médecin agissant seul ».
Développer l’offre de soins palliatifs. L’instance ordinale propose également de promouvoir une meilleure connaissance de la Loi Leonetti. Et surtout de développer l’offre de soins palliatifs qui reste insuffisante en France. : « Elle doit être développée avec des moyens humains et techniques à la hauteur des ambitions des soignants et des souhaits des patients et de leur famille. (…) Elle doit permettre une fin de vie sereine, si possible dans le lieu de vie habituel du patient. »
Ecrit par : David Picot