Football et commotion cérébrale : comment améliorer le suivi médical ?
30 janvier 2020
Christian Bertrand/shutterstock.com
Au football, chez les professionnels, la survenue d’une commotion cérébrale ne fait pas toujours l’objet d’une prise en charge adaptée. Comment renforcer la sécurité des joueuses et joueurs sur le terrain ?
Dans le monde professionnel du football, les joueurs et joueuses sont exposés à un risque de commotion cérébrale. De quelle prise en charge bénéficient aujourd’hui les athlètes, suite à un choc à la tête survenant pendant un match de compétition ?
Pour le savoir, des scientifiques canadiens* ont visionné 52 matchs de la Coupe du monde féminine 2019 (Fifa). Le nombre de chocs a été relevé, ainsi que les soins prodigués lors de ces incidents et les temps d’arrêts de jeu. Les données ont été comparées à celles obtenues lors des Coupes du monde masculines de 2014 et de 2018, et de l’Euro 2016 (UEFA).
Résultats, « 84% des athlètes femmes et 88% des athlètes hommes présentaient au moins deux signes de commotion après un choc de la tête ». Le temps médian d’arrêt de jeu suite à la collision est de 70 secondes chez les femmes, contre 50 secondes chez les hommes. « Une différence non significative », attestent les chercheurs. « En moyenne, 10 minutes minimum sont nécessaires pour une évaluation globale de la situation. »
Le sujet ne se situe pas du côté des différences hommes-femmes. D’autant que quel que soit le sexe, « le consensus international prévoit que les athlètes victimes de cette blessure bénéficient d’un suivi médical personnalisé », décrit le Dr Michael Cusimano, principal auteur de l’étude. « Et l’autorisation de revenir sur le terrain devrait être donnée par un spécialiste après confirmation que le joueur n’encourt pas de risque. Mais ce n’est clairement pas le cas actuellement. »
Joueurs de substitution et visionnage caméra
Comment alors améliorer la prise en charge des joueuses et des joueurs ? « Il faut donner plus de place à l’assistance vidéo, employer des assistants médicaux indépendants des équipes et prévoir des joueurs de remplacement pour mettre les blessés au repos pendant les soins », avance le Dr Cusimano.
*St. Michael’s Hospital of Unity Health Toronto