Glaucome : la pollution de l’air accélère le vieillissement oculaire

19 juillet 2023

L’impact de la pollution de l’air ne se limite pas à la fragilité pulmonaire ou cardiovasculaire. Ce fléau nuirait aussi à la bonne santé visuelle. Explications.

muratart/shutterstock.com

Pathologies respiratoires, pathologies du système nerveux central… La pollution atmosphérique est un facteur aggravant dans de nombreuses maladies. Une équipe de l’Inserm basée à Bordeaux* s’est récemment penchée sur une possible autre atteinte du système nerveux central : la sphère visuelle.

Les scientifiques ont observé sur une durée de dix ans, le risque de https://destinationsante.com/bpco-pourquoi-je-tousse.html auprès de 683 personnes âgées vivant à Bordeaux. « Deuxième cause de cécité dans le monde, le glaucome est une maladie neurodégénérative du nerf optique, dont la principale caractéristique est un amincissement de la couche des fibres nerveuses de la rétine. »

Des examens oculaires ont été réalisés « tous les deux ans entre 2009 et 2020, afin de mesurer l’évolution de l’épaisseur de la couche des fibres nerveuses de leur rétine ». L’exposition à la pollution atmosphérique a, elle, été relevée « au cours des 10 années précédentes à partir de l’adresse de leur domicile, à l’aide de cartographies d’exposition annuelle pour chaque polluant ».

Un surrisque de glaucome, deuxième cause de cécité dans le monde

Résultat, « la pollution atmosphérique accélère le vieillissement oculaire ». Dans le détail, « un amincissement accéléré de la couche des fibres nerveuses de la rétine a [en effet] été observé chez les personnes plus exposées à la pollution atmosphérique, notamment celles qui avaient une plus grande exposition aux particules fines (particules d’un diamètre inférieur à 2,5 microns = PM2,5) », détaillent les scientifiques. Le risque de glaucome survient « même à des niveaux inférieurs aux seuils réglementaires actuels de l’Union européenne (25 microgrammes/mètre cube) », observent les scientifiques.

L’exposition aux particules fines fragilise également la santé mentale en favorisant les épisodes de démence, la maladie de Parkinson, les troubles de l’humeur, les états dépressifs et bipolaires voire schizophréniques. Un impact lié aux méfaits des toxines polluantes « sur le système nerveux central (maladies neurodégénératives chez l’adulte, troubles neurodéveloppementaux chez l’enfant) », rappellent des chercheurs de l’Inserm.

La pollution de l’air augmente en outre le risque de maladies respiratoires (cancers bronchiques, bronchopneumopathies chroniques obstructives, asthme…), de pathologies cardiovasculaires (infarctus du myocarde, arythmie, insuffisance cardiaque…). Elle est aussi connue pour diminuer la fertilité féminine comme masculine.

*Equipes Inserm et de l’université de Bordeaux, au centre de recherche Bordeaux Population Health

  • Source : Inserm, Environmental Research, le 18 juillet 2023

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Édité par : Emmanuel Ducreuzet

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