La pollution de l’air augmente les risques de démence

28 avril 2023

Une méta-analyse publiée dans le BMJ met en évidence les liens entre l’exposition aux particules fines et le risque de développer une démence. Explications.

Selon une méta-analyse récemment publiée dans le BMJ, la pollution aux particules fines accroît le risque de développer une démence. L’équipe de chercheurs de la Harvard T.H. Chan School of Public health a passé au crible plus de 2000 études : 51 d’entre elles, publiées ces 10 dernières années, faisaient un lien entre la pollution de l’air et la démence. Cette méta-analyse inclut notamment un nouvel outil permettant de prendre en compte les différents biais pouvant influencer les résultats de ces études.

Les chercheurs ont ainsi pu établir un lien entre les particules PM2,5 et la démence, même pour une exposition annuelle inférieure à la norme de 12 microgrammes par mètre cube d’air (μg/m3), fixée par l’Agence américaine de protection de l’environnement. En particulier, pour les études surveillant activement les données (via le panel le plus complet possible de sources), les chercheurs ont observé une hausse de 17 % du risque de développer une démence pour chaque augmentation de 2 μg/m3 de l’exposition annuelle moyenne aux PM2,5.

Pour rappel, les particules PM2,5 sont celles dont le diamètre est inférieur à 2,5 microns (μm). Elles « sont émises principalement lors des phénomènes de combustion ou formées par réactions chimiques à partir de gaz précurseurs présents dans l’atmosphère », explique le site AirParif.

40 % des cas de démence liés à des facteurs de risques modifiables

Les chercheurs de la Harvard T.H. Chan School of Public health ont aussi pu mettre en lumière des liens suggérant une association entre démence et oxyde d’azote – 5 % d’augmentation du risque pour chaque hausse de 10 μg/m3 de l’exposition annuelle – et dioxyde d’azote – 2 % d’augmentation du risque pour chaque hausse de 10 μg/m3 de l’exposition annuelle.

Selon ces données, l’impact de la pollution de l’air sur le risque de développer une démence est moindre que d’autres facteurs connus, comme l’éducation et le tabagisme. Toutefois, au vu du nombre considérable de personnes dans le monde exposées à la pollution de l’air, agir sur ce facteur aurait un impact important sur la santé de la population mondiale. « Si l’exposition aux PM2,5 et à d’autres polluants atmosphériques est modifiable dans une certaine mesure par les comportements personnels, ce sont surtout les changements de réglementation qui feront la différence », souligne Marc Weisskopf, directeur de l’étude.

Actuellement, dans le monde, 57 millions de personnes vivent avec des symptômes de démence, rappellent les auteurs, un chiffre estimé à 153 millions en 2050. Jusqu’à 40 % de ces cas sont liés à des facteurs de risque potentiellement modifiables, tels que l’exposition aux polluants atmosphériques.

  • Source : Harvard T.H. Chan School of Public health, AirParif

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Charlotte David

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