Greffe : la pénurie des donneurs perdure
09 octobre 2015
©Phovoir
Rien qu’en 2014, plus de 5 300 greffes d’organes ont été enregistrées en France. Pour autant près de 15 000 patients n’ont pas trouvé de donneurs. Face à cette pénurie, l’Agence de la Biomédecine organise la Journée européenne du don d’organes et de la greffe ce 10 octobre 2015. Cette année, focus sur le rein.
En France, 73 000 patients souffrent d’insuffisance rénale. Une pathologie affectant les patients atteints de diabète ou d’hypertension artérielle chez qui l’évolution de la maladie finit par détruire les reins. La fonction d’épuration se dégrade. A terme les lésions rénales deviennent définitives. En phase chronique terminale, la greffe de rein est considérée comme le traitement le plus efficace. Elle épargne aux patients les désagréments liés « à la dialyse (immobilisation 3 jours par semaine pendant 4 heures à chaque séance) », explique l’Agence de Biomédecine. Mais l’année passée, seuls 3 232 des 15 470 patients en attente d’un rein ont pu bénéficier d’une greffe. Et au total, 257 patients dans l’attente d’un rein sont décédés, contre 153 en 2007.
Pratiquée à partir d’un donneur vivant, cette technique augmente la durée de vie du greffon… et donc l’espérance de vie du malade. « Ainsi 10 ans après la greffe, 77% des greffons prélevés sur donneur vivant continuent de fonctionner, contre 63% pour les greffes réalisées à partir de donneur décédé ». Mais l’année passée, seulement 514 malades ont reçu un rein prélevé sur un donneur vivant, le plus souvent l’un des membres de la fratrie.
Une loi mal connue ? Depuis 2011, en plus des membres de la famille, le don est ouvert à « toute personne pouvant apporter la preuve d’un lien affectif étroit et stable depuis au moins deux ans avec le receveur (les amis). » Mais ce droit« est encore mal connu des malades et de leurs proches et reste peu proposé par les équipes médicales ».
Rappelons que les conditions de la greffe n’ont pourtant cessé de progresser ces dernières décennies. Aujourd’hui, pour le donneur, la durée d’hospitalisation dure entre 3 et 10 jours en fonction de la technique chirurgicale employée. En moyenne, la reprise du travail est possible après 6 à 8 semaines d’arrêt. « Du prélèvement à la transplantation, toutes les étapes de la greffe sont entièrement prises en charge. Le patient ne débourse rien, et peut aussi bénéficier aussi d’une indemnisation de la perte de salaire éventuelle ».
Où en est la recherche ? Chez la femme, des prélèvements et transplantations de reins ont récemment été effectués par voie vaginale.
D’autre part, les scientifiques se penchent sur la mise au point de reins à partir de cellules souches prélevées sur le donneur. A ce jour, cette technique a fait ses preuves chez l’animale seulement. En cas d’efficacité chez l’homme, cette avancée serait une solution face à la pénurie d’organes, mais aussi pour diminuer les immunodépresseurs prescrits aux patients greffés pour limiter le risque de rejet.
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Source : Agence de la biomédecine, le 8 octobre 2015
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Ecrit par : Laura Bourgault : Edité par : Vincent Roche