Grossesse : l’hypertension fragilise le cœur des femmes
24 juillet 2020
L’hypertension artérielle pendant la grossesse ferait le lit de troubles cardiovasculaires chez les femmes. Une fragilité survenant plusieurs années après l’accouchement.
Dans les pays occidentaux, l’hypertension artérielle concerne 1% à 6% des femmes enceintes. Dans la majorité des cas, cette pathologie est strictement liée à la grossesse et disparaît donc après la naissance. Dans ce cas, on l’appelle hypertension gestationnelle. Mais quel est l’impact de ce trouble au niveau cardiovasculaire ?
Pour répondre à cette question, des chercheurs britanniques (Université de Cambridge) ont exploité les résultats d’une méta-analyse comprenant 21 travaux, incluant au total 3,6 millions de femmes. Parmi elles, 128 000 patientes ont souffert d’hypertension gestationnelle.
45% de sur-risque
Résultat, comparées aux futures mamans épargnées par l’hypertension gestationnelle, les femmes ayant développé cette pathologie pendant leur grossesse présentent 45% de sur-risque de maladies cardiovasculaires, et 46% de maladies coronariennes. Des données qui passent respectivement à 81% et 83% si la femme vit plus d’une grossesse associée à une hypertension.
« Aujourd’hui, les raisons de cette corrélation ne sont pas claires », atteste le Dr Clare Oliver-Williams, principale auteure de l’étude. « L’hypertension influe sur ce risque. Et il est aussi possible que les femmes souffrant de cette pathologie pendant la grossesse présentent initialement une fragilité cardiovasculaire ».
« Les femmes déclarant cette maladie pendant leur grossesse ne doivent pas culpabiliser, elles ne sont pas fautives ». Mais en prenant soin de soi, il est possible de limiter ce risque, « en mangeant tous les jours des fruits et légumes et en pratiquant une activité physique régulière ».
A noter : les fausses-couches, les naissances prématurées, les retards de croissance du fœtus et la pré-éclampsie augmentent aussi le risque de maladies cardiovasculaires chez la femme dans les années suivant l’accouchement.
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Source : Journal of the American Heart Association, le 1er juillet 2020
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet