











La pré-éclampsie est une maladie relativement fréquente de la grossesse. Elle est caractérisée par l’apparition d’une hypertension artérielle et de protéines dans les urines, généralement après 20 semaines d’aménorrhée. Non traitée, elle risque d’entraîner des complications (éclampsie, hémorragie cérébrale…) aux conséquences potentiellement gravissimes.
Dans trois cas sur quatre, la pré-éclampsie survient lors d’une première grossesse. Elle résulterait d’un dysfonctionnement au niveau du placenta. Cette maladie affecte environ 7% des femmes enceintes. D’après l’INSERM, chaque année, 40 000 Françaises sont concernées. « Dans la plupart des cas, un suivi permet d’éviter les complications graves. Mais dans un cas sur dix, une forme sévère survient. La seule façon de sauver la mère est alors d’extraire le fœtus et son placenta ».
Quels signes d’alerte ?
La pré-éclampsie est diagnostiquée lorsqu’une femme enceinte présente l’apparition récente d’une hypertension artérielle et d’une protéinurie inexpliquée. Quelques symptômes peuvent alerter : des céphalées violentes, des troubles visuels (hypersensibilité à la lumière, « mouches », tâches ou brillances devant les yeux), des acouphènes, des douleurs abdominales, des vomissements ou encore la diminution ou l’arrêt des urines. Des œdèmes « massifs » peuvent également apparaître et s’accompagner d’une prise de poids brutale.
Dans un cas sur dix, la pré-éclampsie entraîne des complications graves, mettant en jeu, « à court terme », le pronostic vital de la mère et de son fœtus. Il s’agit principalement de :
– l’éclampsie : caractérisée par l’apparition de crises convulsives, provoquées par une hypertension artérielle intracrânienne chez la mère ;
– l’hémorragie cérébrale « qui est la cause principale de décès des mères », précise l’INSERM ;
– l’insuffisance rénale chez la mère,
– un décollement placentaire susceptible d’être à l’origine d’une hémorragie interne.
La pré-éclampsie et ses complications sont responsables d’un tiers de naissances de grands prématurés en France. Ce syndrome est également une cause majeure de retard de croissance intra-utérin. Avec 20 morts chaque année, il constitue la deuxième cause de décès maternels dans l’Hexagone. Après les hémorragies de la délivrance.
Des marqueurs pas assez « précoces »
Actuellement il existe quelques marqueurs détectables à partir de 20 semaines de grossesse. Cependant pour les chercheurs, l’enjeu à l’avenir est d’identifier des « traces » encore plus précoces de la maladie. Ce qui permettrait dès les premières semaines de grossesse, de savoir si une femme va la développer ou non.
Pour aller plus loin : consultez le dossier de l’INSERM, réalisé sur ce sujet.
Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet
Source : INSERM, la pré-éclampsie, Dossier réalisé en collaboration avec Daniel Vaiman, directeur de recherche à l’INSERM (UMR8104, Hôpital Cochin, Paris). Site consulté le 17 janvier 2013 – Manuel Merck, 4eme édition
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