Hépatite C : meilleur dépistage chez les usagers de drogues accompagnés
22 juin 2016
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Les usagers de drogues injectables sont particulièrement touchés par l’hépatite C. La prévalence s’élève chez eux à 64%. Souvent marginalisé, leur dépistage représente un défi important. Pour les inciter à faire le test – et ainsi bénéficier d’une prise en charge – une équipe de l’ANRS a évalué l’intérêt de sessions d’information spécifiques. Le résultat est probant.
Des sessions individuelles d’accompagnement et d’éducation aux risques liés à l’injection. En particulier en matière d’hépatite C. Voilà ce qu’ont testé les équipes de l’ANRS, conjointement avec l’association AIDES, Médecins du Monde et l’INSERM U912 (Marseille). Les sessions baptisées AERLI (Accompagnement et Education aux Risques Liés à l’Injection) avaient pour objectif de réduire les risques de transmission du VHC en évaluant les pratiques des toxicomanes. Mais également de les informer sur l’intérêt de l’accès au dépistage et aux soins pour cette pathologie. Délivrées par des pairs formés et selon un protocole standardisé, ces sessions ont reposé sur une intervention pédagogique individualisée.
Les usagers de drogues injectables concernés par cette étude ont tous été recrutés dans des centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour les usagers de drogues (CAARUD). Ils ont été répartis en deux groupes. Le premier, témoin, réunissait 114 participants, et le second, avec sessions éducatives, 88 individus. Tous ont été interrogés sur leurs pratiques à risque et l’accès au dépistage VHC, au moment de leur inclusion, puis 6 et 12 mois plus tard.
Toucher les populations marginalisées
Résultat, le pourcentage de personnes dépistées dans le groupe intervention est passé de 44% à 85% entre l’inclusion et le 12e mois. Dans le groupe témoin, l’augmentation était plus faible, passantde 51% à 78%. Ainsi, « l’augmentation est significativement plus élevée chez les usagers ayant reçu au moins une session », soulignent les auteurs.
Ces données « démontrent qu’il est possible d’agir efficacement dans une population marginalisée et à risque d’infection aux moyens d’une approche communautaire », souligne l’ANRS. « L’objectif de l’ANRS est de maintenant étudier l’efficacité d’une telle intervention éducative dans une population encore plus marginalisée, les usagers de drogue ne se rendant pas dans les centres d’accueil, en allant directement à leur rencontre dans leurs lieux de vie. »