Hépatite B : la vaccination à l’heure de la pénurie

06 juillet 2017

L’association AIDES rappelle l’importance de se faire vacciner contre l’hépatite B. Une infection transmise par voies sexuelle et sanguine majoritairement diagnostiquée auprès des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH). L’occasion de faire le point sur la pénurie de vaccins rapportée en France contre cette infection.

Dès lors que la prise de risque existe, il est conseillé de se faire immuniser au plus tôt contre l’hépatite B. Ainsi, « AIDES invite les personnes les plus exposées, en particulier gays, bi et trans, à se faire vacciner sans attendre ». A ce sujet, l’association rappelle que cette injection (comme contre l’hépatite A) est pratiquée gratuitement dans les Centres gratuits d’informations, de dépistage et de diagnostic. Cliquez ici pour trouver le point le plus proche de chez vous.

Hépatite B : En France, 250 000 personnes vivent avec le virus de l’hépatite B (VHB) transmis par voies sexuelle et sanguine. Dans 2 à 10% des cas, l’infection devient chronique et s’aggrave en cirrhose puis vers un cancer du foie. Ainsi, la vaccination associée au port du préservatif est le seul moyen de rester protégé(e).

A ce sujet, rappelons que le vaccin contre l’hépatite B souffre d’une pénurie. Pour pallier ce manque d’approvisionnement, « plusieurs mesures sanitaires ont été mises en place en février », rappelle SOS Hépatites.

Parmi elles, le contingentement (vaccination réservée en milieu hospitalier et non plus dans les pharmacies de ville), l’utilisation exceptionnelle des vaccins initialement destinés au Pays-Bas. Des économies des stocks sont aussi réalisées en reportant la 3ème dose prévue dans l’immunisation totale. Et le rationnement permet aussi de privilégier les personnes prioritaires telles que les patients dialysés, en insuffisance rénale chronique ou candidates à une greffe d’organes.

Des stocks bientôt suffisants ?

Grâce à ces directives, la Direction générale de la Santé (DGS) et l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé (ANSM) « affirment garantir l’approvisionnement pour les mois à venir et permettre aux personnes qui le nécessitent de se faire vacciner ». Mais les difficultés persistent principalement chez les personnes à risque d’hépatite B. Comment l’expliquer ? En partie « par l’approvisionnement des pharmacies hospitalières qui établissent leur propre plan de rationnement, [caractérisé] par une identification plus subjective des personnes exposées à cette infection ».

Une problématique bien actuelle alors que la ministre en charge de la santé vient de s’exprimer en faveur de l’obligation vaccinale. Une mesure présentée le 4 juillet par le Premier ministre lors du discours de politique générale. « Cette politique volontariste doit être accompagnée dès à présent par une évaluation et un renforcement de la législation en vigueur », souligne SOS Hépatites, « notamment le décret du 20 juillet 2016 relatif à la lutte contre les ruptures d’approvisionnement de médicaments ».

Hépatite A : AIDES rappelle aussi l’importance de se vacciner contre l’hépatite A. Inquiétant, le nombre de nouveaux cas est en hausse en France. Cette année, 745 diagnostics ont été posés entre janvier et mai. Contre 693 pour l’année 2016. Sa transmission sexuelle se fait notamment « lors des rapports oraux-anaux (anulingus) ou en cas de fellation sans préservatif ». Elle peut aussi se transmettre « par des aliments mal lavés, en particulier dans les pays chauds ». Les complications sont rarement graves mais les conséquences sur la santé peuvent être pénibles. En revanche chez les patients séropositifs, la co-infection avec l’hépatite A présente un haut degré de gravité. D’où l’importance de se vacciner.

Pour plus d’informations, consultez les fiches de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) : hépatite A et hépatite B.

  • Source : SOS hépatites, le 5 juillet 2017. AIDES, les 21 juin 2017.

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Vincent Roche

Aller à la barre d’outils