Hygiène menstruelle : ce qu’il faut savoir sur le syndrome du choc toxique
26 mai 2023
A l’occasion de la journée mondiale de l’hygiène menstruelle, l’Anses alerte sur le syndrome du choc toxique menstruel (SCT). Provoqué par la combinaison d’une bactérie présente chez certaines femmes et le port d’un tampon ou d’une coupe menstruelle, il peut entraîner la mort s’il n’est pas correctement pris en charge.
Il est très rare mais suffisamment grave pour que l’Agence nationale de sécurité sanitaire alerte sur sa dangerosité. A l’occasion de la journée mondiale de l’hygiène menstruelle le 28 mai, l’Anses rappelle les bons usages en matière de protections intimes internes. Objectif : prévenir le syndrome du choc toxique menstruel (SCT).
Il s’agit d’une maladie grave, pouvant provoquer l’amputation – des nécroses survenant parfois dans les tissus des extrémités -, voire le décès. « Le choc toxique staphylococcique est une maladie aiguë grave pouvant survenir au cours des règles lors d’utilisation de dispositifs vaginaux (tampons, coupes menstruelles) chez des patientes souvent jeunes, en bonne santé et porteuses de la bactérie S. aureus productrice de TSST-1 au niveau vaginal », explique les Hospices civils de Lyon ; la TSST-1, étant la toxine responsable du SCT. Selon le professeur Gérard Lina, microbiologiste spécialiste de ce syndrome, cité par les hospices civils de Lyon, « 20 à 30 % de femmes sont porteuses du staphylocoque doré ».
Toutes les porteuses de la bactérie incriminée ne feront pas de choc toxique. Plusieurs facteurs sont en cause, connaître les bonnes pratiques permet de l’éviter.
Quelles sont les bonnes pratiques ?
Ainsi selon l’Anses, il est important de :
- Ne pas garder sa protection plus de 6 heures
- Porter une seule protection à la fois et uniquement pendant les règles
- Privilégier les protections externes comme les serviettes hygiéniques ou les culottes menstruelles pour la nuit
L’agence sanitaire rappelle que le risque de SCT est favorisé par le port prolongé d’une protection interne et/ou l’utilisation d’une protection intime interne d’une capacité d’absorption plus forte que nécessaire.
Que se passe-t-il concrètement ? Lorsqu’on garde un tampon ou une coupe menstruelle trop longtemps, le sang stagne dans le vagin, ce qui favorise la multiplication de la bactérie S. Aureus. Elle secrète alors la fameuse toxine TSST-1 qui se diffuse dans l’organisme via la circulation sanguine.
Quels sont les symptômes ?
D’abord, les symptômes sont peu spécifiques : fièvre, maux de tête, éruptions cutanées, diarrhées, vomissements. Si la patiente n’est pas prise en charge en urgence, « le choc toxique peut entraîner une défaillance des organes, un coma, voire le décès », souligne l’Inserm.
L’Anses plaide pour que des indications claires sur les risques de SCT apparaissent sur les emballages et notices d’utilisation des protections hygiéniques. Elle recommande également une meilleure formation des soignants sur les SCT et ses symptômes.
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Source : Anses, Inserm, Hospices civils de Lyon
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Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Vincent Roche