Les coupes menstruelles à risque d’infections fongiques
06 février 2023
Comparées aux tampons hygiéniques, les coupes menstruelles exposeraient davantage les femmes à un risque d’infections fongiques. Explications.
Parce qu’il est introduit en profondeur du vagin, le tampon hygiénique est propice aux infections comme le choc toxique : un syndrome rare (une vingtaine de cas par an en France), lié à la présence dans le microbiote vaginal d’un staphylocoque producteur d’une toxine spécifique. Ce choc est lié au fait de garder trop longtemps une protection intravaginale, occasionnant une trop longue stagnation du sang. Il concerne donc non seulement le tampon, mais également la coupe menstruelle.
Cependant, par rapport aux infections fongiques, le tampon serait (paradoxalement ?) moins à risque que la coupe menstruelle. En effet, celle-ci est également insérée à l’entrée du vagin pour récupérer en continu l’écoulement du flux menstruel. Et ce dispositif favoriserait la propagation de champignons.
Le tampon porté par 78% des femmes
Pour parvenir à cette conclusion, des chercheurs ont observé le profil immunitaire et le microbiote vaginal de femmes en fonction du dispositif de protection privilégié. A noter que très peu d’études sont à ce jour disponibles sur le sujet. La plupart des travaux menés à ce sujet se concentrent (…) « sur l’acceptabilité et la praticité des différents produits (prix, risques de fuite) et peu sur le versant biologique », détaillent des chercheurs de l’Inserm relayant l’étude en question. Nommée PAPCLEAR, elle a été menée auprès de 138 femmes âgées de 18 à 25 ans, toutes recrutées au sein du CHU de Montpellier. Au programme : analyses biologiques et questionnaires.
Sur la totalité de l’échantillon, 78% portaient des tampons et 22% des coupes menstruelles. Petit point de détail : « les utilisatrices de coupes étaient significativement plus âgées et moins fumeuses que les utilisatrices de tampons. » Mais la découverte principale de cette étude reste que « l’utilisation de coupe était associée à un signalement plus fréquent d’infections fongiques » comme les mycoses vaginales. Et « au niveau biologique, il n’y avait aucune différence significative en termes de composition du microbiote vaginal ».
A noter : mieux vaut porter des protections externes comme les serviettes hygiéniques à usage unique ou lavables, les protège-slips à usage unique ou lavables ou encore les culottes de règles lavables pour voir son risque infectieux diminué.
*« Le risque de syndrome de choc toxique est multiplié par 2 lorsqu’on garde un tampon plus de 6 heures, par 2 quand le tampon est porté toute la nuit » (données Ameli.fr)
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Source : Centre national de la recherche scientifique (CNRS), Molecular Ecology, le 24 janvier 2023 – Ameli.fr, site consulté le 25 janvier 2023
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Ecrit par : Laura Bourgault - Édité par : Emmanuel Ducreuzet