











Accueil » Santé Publique » Médicaments » Ibuprofène et kétoprofène… gare aux complications infectieuses
Elvira Koneva/Shutterstock.com
L’Agence du médicament tire la sonnette d’alarme. Les Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) seraient à l’origine de complications infectieuses potentiellement graves. C’est la conclusion d’une enquête menée par les centres régionaux de pharmacovigilance de Tours et de Marseille.
« Les AINS tels que l’ibuprofène et le kétoprofène font l’objet de signalements de pharmacovigilance portant sur des complications infectieuses graves », signale l’Agence nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM). Les centres régionaux de pharmacovigilance de Tours et Marseille ont réalisé une enquête afin d’évaluer le risque de complications infectieuses grave associé à la prise d’un AINS chez l’adulte et l’enfant. Ils se sont plus particulièrement intéressés à deux AINS indiqués dans la fièvre et les douleurs légères à modérées : l’ibuprofène et le kétoprofène.
Hospitalisations, séquelles, décès
Depuis 2000, un total de 337 cas de complications infectieuses avec l’ibuprofène et 49 avec le kétoprofène a été retenu. « Il s’agit d’infections sévères de la peau et des tissus mous, de sepsis, d’infections pleuropulmonaires, d’infections neurologiques, ou ORL compliquées », précise l’agence. Ces complications – essentiellement à Streptocoque ou à Pneumocoque – ont été à l’origine d’hospitalisations, de séquelles, voire de décès.
Elles ont été observées après de très courtes durées de traitement (2 à 3 jours). Toujours selon l’ANSM, « elles sont survenues alors que l’ibuprofène ou le kétoprofène étaient prescrits ou pris en automédication dans la fièvre mais également dans de nombreuses autres circonstances ». Il pouvait s’agir d’atteintes cutanées bénignes d’aspect inflammatoire (réaction locale, piqure d’insecte,…), de manifestations respiratoires (toux, infection pulmonaire,…) ou ORL (dysphagie, angine, otite,…).
Prudence et mesure
L’ANSM rappelle ainsi aux patients et aux professionnels de santé :
– de privilégier l’utilisation du paracétamol en cas de douleur et/ou de fièvre, notamment en cas d’infection comme une angine, une rhinopharyngite, une otite, une toux, une infection pulmonaire, une lésion cutanée ou la varicelle ;
– de prescrire et utiliser les AINS à la dose minimale efficace, pendant la durée la plus courte ;
– d’arrêter le traitement dès la disparition des symptômes ;
– d’éviter les AINS en cas de varicelle ;
– de ne pas prolonger le traitement au-delà de 3 jours en cas de fièvre ;
– de ne pas prolonger le traitement au-delà de 5 jours en cas de douleur ;
– et de ne pas prendre deux médicaments AINS en même temps.
Source : ANSM, 18 avril 2019
Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Laura Bourgault
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