« Ils dévoilent leur RECTO… »

07 juin 2013

Une campagne pour expliquer la rectocolite hémorragique.

C’est une maladie invisible qui gâche la vie des quelque 60 000 personnes qui en souffrent en France. « Elle », c’est la rectocolite hémorragique, une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI) peu connue du grand public.  Au point que selon une récente enquête IFOP, 54% des Français n’en ont jamais entendu parler. Pour interpeler de manière originale, avec une touche de glamour et d’esthétique à propos d’une maladie qui en est particulièrement dépourvue, l’Association François Aupetit (AFA) lance une campagne de sensibilisation : « Ils dévoilent leur RECTO ».

« La rectocolite hémorragique est une maladie fréquente, qui se manifeste par une inflammation chronique de tout ou partie du côlon », explique le Pr Philippe Marteau, gastroentérologue au CHU Lariboisière de Paris. Les principaux symptômes sont des douleurs abdominales, des diarrhées, du sang dans les selles, la formation de glaires, de la fatigue ou une constipation.

« Cette inflammation du côlon est liée à une réaction immunitaire du corps contre les bactéries qu’on a tous dans notre intestin. C’est ce que nous appelons une maladie auto-immune. On peut être touché à n’importe quel âge », précise le Pr Marteau. « C’est une affection chronique et évolutive. Il est donc indispensable que les patients soient régulièrement suivis ». Car, la maladie expose à un sur-risque de cancer du côlon. Les traitements aujourd’hui disponibles ne permettent pas de guérir la rectocolite mais ils vont diminuer l’inflammation de la paroi intestinale, soulager les symptômes douloureux et réduire la fréquence des poussées. « Quand le traitement est bien maîtrisé » indique le Pr Marteau, « les patients sont vus tous les 3 mois. Quand ils sont stabilisés, une consultation annuelle suffit, mais il est important que ce calendrier soit respecté.

Des patients témoignent

De même, il ne faut pas hésiter à parler autour de soi de sa maladie. Or trop de patients cachent leur maladie, ce qui les isole », explique Philippe Marteau. D’autant plus que si la rectocolite ne se voit pas, elle retentit au quotidien sur la vie des malades. « Inciter les patients à parler, c’est les aider dans leur vie quotidienne. Et notamment au niveau professionnel, pour qu’ils ne soient pas jugés par exemple s’ils doivent quitter précipitamment une réunion pour aller aux toilettes ».

C’est pour révéler ce côté visible/invisible de la rectocolite hémorragique, que l’AFA a créé la campagne, « Ils dévoilent leur RECTO ». Séduction, sensualité, esthétisme en sont les maîtres mots.  Relayée sur le site www.leur-recto.fr, l’objectif est de sensibiliser les médecins et le grand public pour mieux faire comprendre les difficultés de vivre au quotidien avec « la RECTO », comme l’appelle les malades.

Sept photographies en noir et blanc de jeunes malades révèlent la face cachée de la maladie. En cliquant sur chaque visuel, l’autre côté apparaît, en couleur cette fois, montrant la réalité de la rectocolite hémorragique avec les mots des malades. « Quand je suis en phase de poussées, je ne dirais pas que je vis mais plutôt que je survis » raconte dans une video Bertille, 27 ans. « La rectocolite hémorragique correspond, en gros, à une gastroentérite en dix fois pire. Alors, quand on va 15 à 20 fois par jour aux toilettes en période de crise, il est compliqué de maintenir une image de séduction et de normalité ». Retrouvez la suite des témoignages sur www.leur-recto.fr.

Pour davantage d’informations sur les MICI, consultez le site http://www.afa.asso.fr de l’Association François Aupetit (AFA) ou contactez-les au 0811 091 623.

Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : David Picot

  • Source : Etude Ifop réalisée pour l’AFA et AbbVie auprès de 1 000 personnes âgées de 18 ans et plus par questionnaire auto-administré, du 16 au 18 avril 2013 Association François Aupetit (AFA), www.leur-recto.fr – Interview du Pr Philippe Marteau, 17 mai 2013

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