Imagerie médicale : les radiations à l’origine de 10 % des cancers du sang chez les enfants

03 octobre 2025

Selon une récente étude, les radiations émises par l’imagerie médicale, comme le scanner, sont à l’origine de près de 10 % des cancers hématologiques chez les enfants et les adolescents. Ses auteurs recommandent de minimiser au maximum le recours à ce type d’examen chez les plus jeunes. 

Les radiations de l’imagerie médicale, à l’origine de 10 % des cancers du sang chez les enfants ? C’est ce que suggère une étude des universités de Californie de San Francisco (UCSF) et de Davis, publié dans the New England journal of Medicine le 17 septembre. Les chercheurs ont examiné les données de près de 4 millions d’enfants et d’adolescents nés entre 1996 et 2016 aux Etats-Unis et au Canada. Ils ont ensuite pu quantifier le lien entre l’exposition aux rayonnements (cancérigène connu) de l’imagerie médicale et les cancers hématologiques – notamment la leucémie et le lymphome qui sont les cancers les plus fréquents dans cette tranche d’âge.

Le scanner, particulièrement à risque

Selon les résultats, un cancer du sang sur 10 est imputable à l’imagerie médicale, soit près de 3 000 au total sur la période étudiée dont 79,3 % d’hémopathies malignes lymphoïdes, 15,5 % d’hémopathies malignes myéloïdes et de leucémie aiguë.

Le risque augmentait proportionnellement à la quantité de radiations reçues par les enfants. De plus, les risques étaient plus élevés pour les examens d’imagerie médicale à forte dose, comme la tomodensitométrie, plus connue sous le nom de scanner. Les radiographies exposent quant à elles à des doses beaucoup plus faibles. Ainsi, un ou deux scanners crâniens étaient associés à un risque 1,8 fois plus élevé de diagnostic de cancer, et ce risque était 3,5 fois plus élevé pour les enfants ayant subi plus d’examens et donc exposés à des radiations plus importantes. En revanche, pour ceux ayant subi une radiographie, ils ont estimé que seule une petite fraction des cancers ultérieurs était associée à l’exposition aux radiations.

Pourquoi les enfants sont-ils particulièrement à risque ?

Cette exposition étant cumulative, les personnes, et notamment les enfants qui font l’objet de nombreux examens à faibles doses ou à plusieurs examens à doses élevées, peuvent être exposés. Les enfants sont davantage à risque car ils vivent longtemps après l’exposition, laissant le temps à un cancer de se développer. En effet, un adulte présente moins de risque de cancer après une exposition du fait du plus court temps de vie qu’il lui reste. En outre, les cellules des enfants se divisent plus rapidement et sont plus à risque d’être endommagées par le rayonnement.

« Les enfants sont particulièrement vulnérables au cancer induit par les radiations en raison de leur radiosensibilité accrue et de leur espérance de vie plus longue, confirme Rebecca Smith-Bindman, radiologue et professeure d’épidémiologie à l’UCSF, première autrice de l’étude, citée dans un communiqué. Si l’imagerie médicale peut sauver des vies, nos résultats soulignent l’importance cruciale de l’évaluer soigneusement et de minimiser l’exposition aux radiations lors de l’imagerie pédiatrique afin de préserver la santé à long terme des enfants. »

Les auteurs recommandent donc de n’avoir recours à l’imagerie irradiante que lorsqu’elle fournit des informations essentielles à la prise en charge de l’enfant et, en cas de tomodensitométrie, d’appliquer les doses de rayonnement les plus faibles possibles. Selon eux, l’échographie et l’IRM, des techniques d’imagerie non ionisantes, pourraient être utilisées dans de nombreux cas sans compromettre le diagnostic.

  • Source : Université de Californie de San Francisco, Le manuel MSD, The England Journal of Medicine

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet

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