Ingestion de piles boutons : comment protéger les enfants ?
28 septembre 2018
Cico/shutterstock.com
Un enfant de 2 ans est récemment décédé trois semaines après avoir ingéré une pile bouton. Ce fait divers dramatique rappelle aux parents les dangers pour les tout petits de ces piles présentes dans de nombreux jouets. L’Anses et la DGCCRF soulignent d’ailleurs les risques encourus, et insistent sur les mesures de prévention.
Les accidents domestiques liés à l’étouffement de jeunes enfants par ingestion de petits objets sont malheureusement fréquents. Mais parfois, « même en l’absence d’obstruction des voies respiratoires ou d’autres signes, l’ingestion d’une pile bouton représente un danger grave pour un enfant ». Ces piles plates et de petite taille sont présentes dans de nombreux produits comme les télécommandes ou certains jouets.
« Des accidents graves, parfois mortels, liés à l’ingestion de celles-ci par de jeunes enfants sont régulièrement signalés par les centres antipoison », rappelle l’Anses. Ainsi, « chaque année en France, plus de 1 200 visites aux urgences sont liées à l’ingestion de piles boutons et concernent très majoritairement les 0-5 ans ».
Perforation oesophagienne
Une pile avalée peut entraîner très rapidement la formation de lésions potentiellement mortelles. En effet, « une pile bouton qui resterait bloquée dans l’œsophage peut, en 2 heures, être à l’origine de symptômes sévères pouvant aller jusqu’à la perforation. Les piles au lithium d’un diamètre supérieur ou égal à 2 cm sont les plus dangereuses », précise le Centre antipoisons belge.
Dans le détail, « lorsque les piles boutons entrent en contact avec la salive et les tissus, il se forme une solution alcaline riche en hydroxyde, qui engendre des lésions au niveau des tissus », décrit le Quotidien du médecin du 11 juin 2018. Sachez en outre que « l’introduction d’une pile bouton dans l’oreille ou le nez peut également entraîner de sérieux problèmes », poursuit le même centre.
Prévention et réaction rapide
Par conséquent, les parents doivent être vigilants avec ces dispositifs. Afin d’éviter toute ingestion, respectez les consignes suivantes :
– conservez les piles bouton hors de portée des enfants (y compris les piles usagées);
– vérifiez que le compartiment à piles est bien sécurisé et ne peut pas être ouvert. Dans le cas contraire, ne pas laisser l’objet contenant les piles bouton à disposition d’un enfant ;
– privilégiez l’achat d’appareils dont le compartiment à piles est sécurisé (présence d’une vis ou nécessité d’accomplir deux manœuvres indépendantes pour l’ouvrir) ;
– en cas d’ingestion, MÊME SUPPOSEE, d’une pile bouton, contacter IMMEDIATEMENT un centre antipoison ou le 15 en indiquant explicitement à votre interlocuteur qu’il s’agit de l’ingestion d’une pile bouton. Chaque minute compte !
Une étude parue dans la revue The Laryngoscope et rapportée par le Quotidien du médecin recommande « aux parents de donner précocement et régulièrement du miel à l’enfant jusqu’à sa prise en charge à l’hôpital ». En effet, « sauf pour les cas de potentiels sepsis ou de perforation de l’œsophage ou d’allergies à l’un ou l’autre de ces produits, le miel [agirait] en limitant l’augmentation du pH tissulaire due à la pile, entraînant des lésions plus localisées et superficielles ». Toutefois, il est « à proscrire chez les enfants de moins de 1 an en raison du risque de botulisme ».
Pour trouver le contact du centre anti-poison le plus proche de chez vous, cliquez ici.
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Source : Anses et DGCCRF, 28 septembre 2018 – Centre antipoison belge, consulté le 28 septembre 2018 – Quotidien du médecin, 11 juin 2018
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Vincent Roche