IVG : le délai légal est-il trop court ?
27 septembre 2019
Lopolo/shutterstock.com
Le recours à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) reste stable en France. La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) publie les chiffres annuels pour 2018. Les femmes jeunes sont toujours les plus touchées. Le recours tardif interroge sur le délai légal et l’accès réel à l’IVG pour toutes.
L’interruption volontaire de grossesse (IVG) est un droit depuis 1975 en France. Le taux de recours à cette intervention reste stable depuis les années 1990, malgré une légère hausse de 3% pour 2018 par rapport à 2017. Dans le détail, 224 300 avortements ont été réalisés en France, dont 209 500 auprès de femmes résidant en métropole. Les femmes de 20 à 29 ans restent les plus concernées, avec un taux de 27 IVG pour 1 000 femmes.
Autre donnée constante : les écarts régionaux. Dans ce domaine, les taux de recours vont du simple au double selon les régions : par exemple de 10,9 IVG pour 1 000 femmes en Pays de la Loire à 22 en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Mais c’est dans les DROM que ces interventions sont les plus fréquentes avec 38,5 IVG pour 1 000 femmes en Guadeloupe.
Vers un allongement du délai à 14 semaines de grossesse ?
Un constat inquiète : 5,3% de l’ensemble des IVG (soit près de 12 000 tout de même) sont pratiqués durant les deux dernières semaines du délai légal. Soit entre 10 et 12 semaines de grossesse. Cette situation peut être le reflet de « difficultés de parcours et d’accès des femmes à l’IVG », estime la Drees.
En France, l’avortement peut être pratiqué jusqu’à la fin de la 12e semaine de grossesse, soit 14 semaines après le début des dernières règles.
A ce propos, la députée Marie-Pierre Rixain, présidente de la délégation aux droits des femmes à l’Assemblée, a annoncé en juin, qu’elle déposerait à l’automne « une proposition de loi visant a minima l’allongement du délai d’accès de 12 à 14 semaines de grossesse ».
A noter : en France, l’IVG a été temporairement autorisée par la loi du 17 janvier 1975, dite loi Veil, reconduite en 1979, puis définitivement légalisée le 1er janvier 1980. La technique médicamenteuse est autorisée depuis 1989. Le délai maximal de recours autorisé a été porté de 10 à 12 semaines de grossesse par la loi Aubry-Guigou de 2001.
-
Source : Drees, 26 septembre 2019 – compte twitter de Marie-Pierre Rixain– ivg.gouv.fr
-
Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet