Journée mondiale de l’audition : 5 choses à savoir sur vos oreilles

03 mars 2025

L’une de causes majeures de troubles de l’audition est l’exposition aux bruits - sirène, klaxon, casque audio… En cette journée mondiale de l’audition, lundi 3 mars, l’OMS met l’accent sur la prévention sonore dans la pratique des jeux vidéo et le eSport.

L’exposition au bruit est l’une de causes majeures de surdité

Si la majorité des surdités néonatales sont d’origine génétique, les surdités acquises au cours de la vie sont dues à de multiples causes : traumatismes acoustiques, maladies (otites, tumeurs), accidents (plongée sous-marine), toxicité médicamenteuse, vieillissement…

« L’exposition régulière et prolongée à des niveaux sonores élevés dans la vie quotidienne est également responsable », pointe l’Inserm. Musique au casque plusieurs heures par jour, cinéma, concert, boîte de nuit, circulation… sont autant de sources d’exposition qui participent à la destruction des cellules ciliées, cellules de l’oreille interne au centre du mécanisme auditif. Selon l’Organisation mondiale de la santé qui, à l’occasion de l’édition 2025 de la journée mondiale de l’audition, entend sensibiliser le jeune public aux risques liés à la pratique des jeux vidéo et du eSport, près d’un milliard de personnes dans le monde sont à risque de perte auditive en raison d’une écoute dangereuse dans des contextes récréatifs.

La perte d’audition liée au bruit est irréversible

Les niveaux sonores élevés peuvent détruire de façon irréversible les cellules ciliées et altérer les fibres nerveuses auditives.

Pour bien comprendre, intéressons-nous au fonctionnement de l’oreille. Les ondes sonores captées par l’oreille sont transformées en signaux transmis au cerveau qui détermine leur origine et signification. Le bruit pénètre par l’oreille externe, suit le conduit auditif et fait vibrer le tympan. Les vibrations passent à l’oreille moyenne via les osselets les transmettant jusqu’à une membrane, la fenêtre ovale, porte d’entrée de l’oreille interne. Là se trouve la cochlée composée de 15 000 cellules ciliées, capables de transmettre les vibrations transmises par les osselets en signaux électriques transmis au cerveau par le nerf auditif. La destruction brutale ou progressive de ces deux éléments provoque des dommages irrémédiables de l’audition.

Les enfants sont plus à risque de perte de l’audition

Selon l’OMS, les enfants qui jouent beaucoup aux jeux vidéo, ont deux fois plus de risques d’avoir une perte auditive que ceux qui ne jouent pas. Alors que leurs fonctions cognitives sont encore en développement, les enfants sont particulièrement à risque d’une atteinte auditive dès leur plus jeune âge. En outre, les enfants, sont moins à même de reconnaître une situation à risque et de s’en protéger. Ainsi, selon l’American academy of pediatrics, l’exposition au bruit dès le plus jeune âge – à la musique, aux jeux vidéo mais aussi les jouets sonores pour les bébés – contribuent probablement à la perte de l’audition à l’âge adulte.

La déficience auditive est le déficit sensoriel le plus fréquent à la naissance

Plus de 80 % des surdités de l’enfant existent dès la naissance. Celles-ci ne peuvent être identifiées que par un dépistage à l’aide des méthodes objectives. Un enfant sur mille naît sourd profond, ce qui représente environ 25 % des surdités présentes à la naissance.

Le nombre de personnes concernées par une déficience auditive ne cesse ensuite de progresser avec l’âge. La surdité touche environ 6 % des 15–24 ans, 9 % des 25–34 ans, 18 % des 35–44 ans et plus de 65 % des plus de 65 ans. Ainsi, environ un quart des 18–75 ans présente une déficience auditive, selon l’Inserm.

Pas plus de 40 heures par semaine à 80 décibels

Le seuil de décibels considéré comme à risque est fixé à 80 dB soit le bruit d’une sonnette. A partir de ce seuil, la durée d’exposition est un facteur important de risque. L’OMS fixe à 40 heures hebdomadaire, la durée d’écoute sans risque à ce niveau de décibels, sans limite pour les valeurs en deçà.

Dès 85 dB, la durée maximum chute à 12h30 (circulation automobile dense), 4 heures pour 90 dB (conversation à voix haute), 1h14 pour 95 dB (moto), 20 minutes pour 100 dB (sèche-cheveux) … jusqu’à moins d’une seconde pour des bruits à 130 dB comme celui du marteau piqueur. Au-delà, avion au décollage, pétards, le niveau de décibel sera immédiatement dangereux pour l’oreille. L’OMS conseille de vérifier le niveau sonore de votre environnement à l’aide d’applications dédiés.

  • Source : OMS, Inserm, ministère de la santé

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet

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