Kiné et ostéopathe : quelles différences ?
05 octobre 2022
L’approche de l’un est centrée sur l’articulation ou le membre qui souffre, celle du second est « holistique ». Le premier peut intervenir sur prescription médicale, pas le second. Mais ce ne sont pas les seules différences entre le masseur-kinésithérapeute et l’ostéopathe. On fait le point.
Les professions de masseur-kinésithérapeute et d’ostéopathe semblent proches et sont parfois confondues. S’il existe quelques similitudes entre les deux approches, de grandes nuances existent pourtant entre ces professionnels et leurs pratiques.
Profession de santé ? Première différence : le masseur-kinésithérapeute est un professionnel de santé. Comme les médecins ou les sage-femmes, il est inscrit à un ordre, ses actes sont encadrés par le Code de la santé publique et peuvent être remboursés par l’Assurance-maladie lorsqu’il intervient sur prescription médicale. A l’inverse, l’ostéopathie n’est pas une profession de santé mais entre dans le cadre des pratiques de soins dites non conventionnelles, au même titre que l’hypnose, la mésothérapie ou la chiropraxie. Elle n’est donc pas prise en charge par l’Assurance-maladie, mais de plus en plus de complémentaires santé proposent le remboursement d’une ou plusieurs séances par an.
Kiné : « prévenir, maintenir, rétablir ». Au terme de ses 5 ans d’études conclues par un diplôme d’Etat (1 an de sélection et 4 ans de préparation au diplôme), le kiné aura appris un certain nombre de techniques qu’il mobilisera « dans le but de prévenir l’altération des capacités fonctionnelles, de concourir à leur maintien et, lorsqu’elles sont altérées, de les rétablir ou d’y suppléer », décrit le ministère de la Santé. Plus concrètement, le masseur-kinésithérapeute intervient sur la perte de mobilité ou de souplesse des articulations ou de certaines zones du corps, après un accident ou une opération par exemple, mais aussi pour soulager des douleurs ou corriger de mauvaises postures. Il utilise pour cela des techniques manuelles (massages, étirements) ou instrumentales (medecine ball, ultrasons, eau, chaleur, froid…).
Ostéo : « approche globale ». L’ostéopathe est titulaire d’un diplôme préparé en 5 ans au sein d’un établissement agrée par le ministère de la Santé. C’est là qu’il acquiert les bases de sa discipline « centrée sur le patient, qui met l’accent sur la relation entre les structures et les fonctions du corps, stimule la faculté naturelle du corps à s’autoguérir et favorise une approche globale de la personne pour tout ce qui concerne la santé et le développement de la bonne santé, principalement par le biais d’un traitement manuel », selon une définition commune de représentants européens de la discipline, adoptée en 2015. En clair, l’ostéopathe envisage le corps dans sa globalité et agit sur sa mobilité via des techniques manuelles douces ou des manipulations afin de déclencher ses mécanismes d’autoguérison. Il faut toutefois souligner que les travaux scientifiques divergent quant à sa réelle efficacité.
Qui fait quoi ? Si vous êtes pris d’une soudaine sciatique ou souffrez d’une lombalgie chronique, commencez par consulter… votre médecin traitant, qui pourra vous prescrire des médicaments afin de soulager la douleur. Il vous orientera ensuite, s’il le juge nécessaire, vers un kiné. Vous bénéficierez alors de plusieurs séances, remboursées par l’Assurance-maladie. Mais vous pouvez également, de votre propre initiative, prendre rendez-vous chez un ostéopathe : certaines études suggèrent que l’ostéopathie pourrait être efficace contre le mal de dos. Si vous êtes tenté par les deux approches, vous pouvez aussi ne pas choisir : certains masseurs-kinésithérapeutes complètent leur formation afin d’obtenir le titre d’ostéopathe et d’allier les deux disciplines.
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Source : Assurance-maladie, ministère de la Santé, legifrance.fr, Syndicat français des ostéopathes, BMJ - Septembre 2022
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Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Dominique Salomon