La chaleur est responsable de près de 33 000 décès depuis 2014
23 juin 2023
Sur la seule année 2022, près de 7 000 décès sont liés à la chaleur, selon un rapport de Santé publique France publiée ce vendredi.
La chaleur a tué près de 33 000 personnes en France entre 2014 et 2022. Dans un rapport publié ce vendredi 23 juin, Santé publique France a étudié l’impact des températures élevées sur la mortalité. Au total, sur la période étudiée, 32 658 décès sont attribuables à la chaleur, entre le 1er juin et le 15 septembre de chaque année, dont 23 080 concernent des personnes âgées de 75 ans et plus. Si cette catégorie de la population paie un lourd tribut, Santé publique France souligne toutefois qu’une part importante des décès, un tiers, ne concerne pas des personnes de moins de 75 ans. Autrement dit, c’est bien l’ensemble de la population qui est menacée par la hausse des températures.
C’est en 2022 que l’impact de la chaleur sur la mortalité a été le plus important, avec 6 969 décès cette année-là. Selon Météo France, les canicules de l’été 2022 auraient été « hautement improbables et nettement moins intenses sans l’effet du changement climatique ». L’année 2019 arrive en seconde position avec ses quelque 4 500 décès entre le 1er juin et le 15 septembre.
72 % des liés à la chaleur, hors épisode de canicule
Autre information, 28 % de ces décès surviennent durant un épisode de canicule. Pour rappel, « les canicules sont définies à l’échelle départementale, et correspondent à des périodes d’au moins 3 jours de chaleur intenses. Lorsque les moyennes des températures maximales et minimales sur 3 jours dépassent les seuils d’alerte, le département est considéré en canicule sur l’ensemble de la période de dépassement ». Ces jours de canicules représentent en moyenne 6 % de la période étudiée chaque année.
Ainsi, 72 % des décès liés à la chaleur ne surviennent pas durant les épisodes climatiques extrêmes que sont les canicules. « L’exposition de la population à la chaleur en dehors des périodes de canicules, associée à un risque plus faible mais plus fréquent, contribue davantage à l’impact total que les chaleurs extrêmes associées à un risque plus élevé mais plus rare », note les experts de Santé publique France.
Quels risques liés à la chaleur ?
C’est dans les heures qui suivent l’exposition à la chaleur que surviennent les atteintes les plus graves. « Maintenir la température interne du corps à 37°C constitue un effort qui mobilise les systèmes cardiovasculaires, respiratoires et rénaux, et qui peut aggraver des pathologies préexistantes », explique Santé publique France.
L’autorité sanitaire a identifié trois pathologies majoritaires :
L’hyperthermie ou le coup de chaleur : une personne qui ne transpire pas assez, a une température corporelle qui augmente et ne peut se maintenir à 37°C. Ce risque concerne principalement les nouveau-nés, les jeunes enfants et les adultes particulièrement exposés à la chaleur.
La déshydratation : une personne qui transpire et ne boit pas assez, se déshydrate (le corps manque d’eau). Ce sont les personnes âgées qui sont les plus exposées à ce risque.
L’hyponatrémie : il s’agit d’un déficit de sodium dans le sang pouvant être dû à un apport insuffisant, à certains médicaments, à un dysfonctionnement rénal ou à une ingestion d’eau excessive. Elle peut causer des troubles neurologiques.
Alors que seulement 12 % de la population s’estime fragile face à chaleur, Santé publique France plaide, outre les messages de prévention, pour l’élaboration d’une stratégie d’adaptation au changement climatique, au niveau national mais aussi local. « L’impact très important observé en 2022 par rapport aux autres années préfigure les défis à venir : des températures très élevées tout l’été, avec des pics extrêmes, et un risque aggravé par une pandémie et probablement par la pollution de l’air générée par les incendies localement », concluent les auteurs.