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Selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (ANSES), la chrononutrition correspond à « un champ d’étude à l’intersection de deux disciplines scientifiques : la nutrition et la chronobiologie, celle-ci étant l’étude des rythmes biologiques de l’organisme ». Elle vise, rapporte Romain Cardellini, auteur d’une thèse de pharmacie sur le sujet (Université de Lorraine), « à contrôler la prise de nourriture afin que cette dernière affecte le moins possible le métabolisme énergétique ».
La chrononutrition permet donc d’adapter au mieux la composition des repas selon le moment de la journée. Et de limiter l’impact de différentes fonctions physiologiques qui varient au cours de la journée et qui peuvent influer par exemple sur le stockage de la graisse. A l’image de sécrétions hormonales ou du rythme d’expression de certains gènes susceptibles de jouer un rôle sur le déclenchement de la digestion et sur la métabolisation d’aliments.
A noter qu’en 2010, dans un précédent rapport, l’Anses a classé la chrononutrition parmi les régimes hyperlipidiques, c’est-à-dire riches en lipides. Donc en poissons, œufs, fromages, charcuteries, viandes. Mais aussi certains végétaux, à l’image des graines et fruits oléagineux et encore des huiles. De quoi entraîner des apports en sel supérieurs à la limite recommandée de 5g de sel par jour, fixée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Et d’une manière générale, l’agence sanitaire précisait que « l’innocuité (de ces régimes) n’était pas établie sur le plan cardiovasculaire. Dans ce cadre, un apport élevé en acides gras saturés peut accroitre l’insulinorésistance malgré la perte de poids ». Sa conclusion sonnait comme un appel à ne pas tout miser sur cette approche. Et pour cause : « rien ne peut remplacer, en termes de santé, une alimentation équilibrée, diversifiée, en veillant à ce que les apports énergétiques journaliers ne dépassent pas les besoins ».
Source : Anses, rapport d’expertise collective : Évaluation des risques liés aux pratiques alimentaires d’amaigrissement, novembre 2010 – Anses, Les lipides, mis à jour le 15 mars 2021 - Anses, Actualisation des repères du PNNS : répartition temporelle des prises alimentaires. Rapport d’expertise collective. Mars 2024 - Romain Cardellini. La chrononutrition, méthode de prévention du syndrome métabolique. Sciences pharmaceutiques. 2019. – Adrien Duquenne. Chrononutrition : lien entre horloge biologique, métabolisme, alimentation et environnement. Université de Lille. 2019
Ecrit par : David Picot – Edité par Emmanuel Ducreuzet