La chrononutrition : quels bénéfices ?

03 juin 2025

Associer la consommation de tel aliment ou la prise d’un repas à une heure précise, en fonction de son horloge biologique… C’est en substance ce que propose la chrononutrition. Que ce soit par exemple, pour gagner en énergie ou stocker le moins de graisses possibles. Qu’en attendre ?

Selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (ANSES), la chrononutrition correspond à « un champ d’étude à l’intersection de deux disciplines scientifiques : la nutrition et la chronobiologie, celle-ci étant l’étude des rythmes biologiques de l’organisme ». Elle vise, rapporte Romain Cardellini, auteur d’une thèse de pharmacie sur le sujet (Université de Lorraine), « à contrôler la prise de nourriture afin que cette dernière affecte le moins possible le métabolisme énergétique ».

Hormones, gènes…

La chrononutrition permet donc d’adapter au mieux la composition des repas selon le moment de la journée. Et de limiter  l’impact de différentes fonctions physiologiques qui varient au cours de la journée et qui peuvent influer par exemple sur le stockage de la graisse. A l’image de sécrétions hormonales ou du rythme d’expression de certains gènes susceptibles de jouer un rôle sur le déclenchement de la digestion et sur la métabolisation d’aliments.

Qu’en retirer de façon concrète ?

  • Un petit déjeuner copieux: l’Anses relève une association entre « une proportion plus grande de l’apport calorique journalier pris au petit déjeuner et un poids plus bas ou une prise de poids moins élevée chez l’adulte ». Et d’insister sur l’importance du petit déjeuner associé à « une réduction des facteurs de risque cardiométaboliques » ;
  • Un dîner léger : selon l’agence française, « les données disponibles indiquent qu’il existerait un lien entre un apport énergétique élevé dans la soirée et une augmentation du risque d’obésité». Et de préconiser de consommer un dîner léger, idéalement au moins deux heures avant le coucher.

Un régime hyperlipidique 

A noter qu’en 2010, dans un précédent rapport, l’Anses a classé la chrononutrition parmi les régimes hyperlipidiques, c’est-à-dire riches en lipides. Donc en poissons, œufs, fromages, charcuteries, viandes. Mais aussi certains végétaux, à l’image des graines et fruits oléagineux et encore des huiles. De quoi entraîner des apports en sel supérieurs à la limite recommandée de 5g de sel par jour, fixée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Et d’une manière générale, l’agence sanitaire précisait que « l’innocuité (de ces régimes) n’était pas établie sur le plan cardiovasculaire. Dans ce cadre, un apport élevé en acides gras saturés peut accroitre l’insulinorésistance malgré la perte de poids ».  Sa conclusion sonnait comme un appel à ne pas tout miser sur cette approche. Et pour cause : « rien ne peut remplacer, en termes de santé, une alimentation équilibrée, diversifiée, en veillant à ce que les apports énergétiques journaliers ne dépassent pas les besoins ».

  • Source : Anses, rapport d’expertise collective : Évaluation des risques liés aux pratiques alimentaires d’amaigrissement, novembre 2010 – Anses, Les lipides, mis à jour le 15 mars 2021 - Anses, Actualisation des repères du PNNS : répartition temporelle des prises alimentaires. Rapport d’expertise collective. Mars 2024 - Romain Cardellini. La chrononutrition, méthode de prévention du syndrome métabolique. Sciences pharmaceutiques. 2019. – Adrien Duquenne. Chrononutrition : lien entre horloge biologique, métabolisme, alimentation et environnement. Université de Lille. 2019

  • Ecrit par : David Picot – Edité par Emmanuel Ducreuzet

Destination Santé
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