La cigarette électronique augmente le risque de caries
28 novembre 2022
Le vapotage pourrait abimer les dents. Voici l’hypothèse d’une équipe de recherche américaine. Et leurs observations, bien que préliminaires, n’en sont pas moins inquiétantes.
La cigarette électronique a de plus en plus de succès. Et les magasins de produits de vapotages ont poussé comme des champignons ces dernières années. Pourtant, de plus en plus de travaux scientifiques, ainsi que le recul qui s’accroit, permettent d’identifier différents méfaits sur la santé. Le plus important étant les troubles pulmonaires associés, signalés aux Etats-Unis.
Une équipe de la Tufts University School of Dental Medicine à Boston s’est penchée sur les effets dentaires de cette pratique. Ils se sont basés sur les données de plus de 13 000 patients âgés de plus 16 ans au moment de leurs soins dans une clinique dentaire, entre 2019 et 2022. Leur analyse a permis de constater une différence statistique du risque de caries entre les vapoteurs et le groupe contrôle. Environ 79% des utilisateurs de cigarette électronique se sont révélés à très haut risque de caries, contre seulement 60% du groupe contrôle.
« Ces données restent préliminaires », prévient la principale autrice Karina Irusa. Néanmoins, elles constituent peut-être le haut de l’iceberg des dommages potentiels du vapotage sur la santé bucco-dentaire. « L’étendue des dégâts dentaires est encore méconnue, mais je souhaite à ce stade alerter les dentistes et les patients », indique-t-elle.
Quelles causes ?
La chercheuse émet plusieurs hypothèses quant à l’origine de ce surrisque. Tout d’abord, le liquide sucré et visqueux, qui une fois aérosolisé et inhalé par la bouche, colle aux dents.
Ensuite, on a déjà montré que les aérosols modifiaient le microbiome oral, rendant plus accueillant cet environnement pour les bactéries causant les caries. C’est pourquoi Karina Irusa a pour objectif de poursuivre ses travaux afin, notamment, d’évaluer l’impact du vapotage sur le microbiome salivaire.
Malgré l’absence de confirmation définitive, les auteurs estiment qu’il est important d’avoir ces risques à l’esprit. « Les dentistes devraient régulièrement interroger leurs patients sur leur usage éventuel de vapoteuse, et le prendre en compte dans leur suivi », concluent-ils. Y compris pour les adolescents, puisque selon les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) d’Atlanta, 2 millions d’entre eux vapotent.
A noter : En France, selon Santé publique France, 32,8% des 18‑75 ans déclaraient avoir expérimenté la cigarette électronique en 2017. En Europe, la prévalence d’usage actuel de la cigarette électronique était estimée à 2%, celle de l’usage quotidien à 1% dans la même année.