La dengue, favorisée par le réchauffement climatique
07 octobre 2015
Les pays d’Asie du Sud-Est comme le Laos sont de plus en plus souvent frappés par des épidémies de dengue. ©Phovoir
Les épidémies de dengue ne sont pas rares en Asie du Sud-Est. Et elles sont aussi difficiles à prévoir. Pour tenter de comprendre, et donc d’anticiper ces flambées parfois mortelles, des chercheurs américains ont mené un travail d’analyse des données recueillies au cours des 18 dernières années. La hausse anormale des températures – et donc la prolifération des moustiques – serait incriminée dans la survenue de nombreux cas de dengue.
Au total, 3,5 millions de cas de dengue ont été recensés dans 8 pays d’Asie du sud-est au cours des 18 dernières années. En analysant ces données, une équipe de la University of Pittsburgh Graduate School of Health (Pennsylvanie) a découvert des modèles réguliers de transmission de la maladie dans toute cette région du monde. Ainsi les flambées les plus importantes correspondaient aux plus fortes hausses de température au cours du phénomène annuel El Niño.
El Niño désigne un phénomène climatique caractérisé par des températures anormalement élevées de l’eau dans la partie est de l’océan Pacifique Sud. Il provoque des bouleversements climatiques au niveau planétaire, parmi lesquels des pluies et tempêtes en Amérique centrale et au Pérou, davantage de cyclones dans l’océan Pacifique, et de la sécheresse sur l’Australie.
Prolifération de moustiques
Cette étude montre que des températures très élevées créent un environnement propice à la multiplication des moustiques et donc à la survenue d’épidémies de dengue. Cette maladie infectieuse est en effet transmise par des moustiques du genre aedes infectés par l’un des quatre virus à l’origine de la maladie dans les zones tropicales et subtropicales. Elle se manifeste par un syndrome grippal, mais il en existe également des formes dites sévères, ou hémorragiques.
« En 1997 et 1998, la transmission de la dengue était très importante », se souviennent les chercheurs. « Ce qui correspondait bien avec des températures particulièrement élevées permettant aux moustiques de se reproduire plus rapidement. » Cette année, en 2015, le phénomène El Niño devrait, selon les météorologues, être particulièrement intense. « Les résultats de ce travail devraient nous permettre d’anticiper les flambées de dengue, afin que la surveillance des cas et la prise en charge des malades soient mieux préparés », concluent les auteurs.
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Source : University of Pittsburgh Schools of the Health Sciences, 5 octobre 2015
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet