La maladie du foie gras affecte aussi la santé cérébrale
30 novembre 2022
La stéatose hépatique non alcoolique – plus connue sou le nom de « maladie du foie gras » - est de plus en plus fréquente. Surtout dans les sociétés occidentales touchées par la sédentarité et l’obésité. Si elle augmente le risque de cancer, elle serait aussi délétère pour la santé mentale.
Une accumulation de graisses et une inflammation au niveau du foie. La stéatose hépatique non alcoolique toucherait plus de 200 000 personnes en France. D’abord silencieuse, la maladie évolue défavorablement en l’absence de mesures hygiéno-diététiques adaptées. Elle peut alors conduire à la cirrhose, elle-même facteur de risque de cancer.
Mais là ne sont pas ses seuls méfaits. La maladie du foie gras impacterait aussi la santé mentale. Des scientifiques de l’Inserm, de l’Université de Poitiers, de l’Institut d’Hépatologie Robert Williams du King’s College de Londres et de l’Université de Lausanne ont découvert que l’accumulation de graisse entraîne aussi une diminution de l’oxygène dans le cerveau et une inflammation des tissus cérébraux. Deux phénomènes associés à une augmentation du risque de maladies neurologiques graves comme la démence par exemple. Une observation effectuée pour le moment sur des souris soumises à une alimentation ressemblant à un régime composé d’aliments transformés et de boissons sucrées, associés à un risque accru de développer la maladie du foie gras.
Les auteurs ont ainsi constaté que tous les rongeurs consommant les niveaux les plus élevés de graisses, souffrant d’obésité et ayant développé une stéatose hépatique non alcoolique, présentaient un dysfonctionnement cérébral marqué, se traduisant par des troubles du comportement.
Préserver le foie pour protéger le cerveau
L’étude a également montré que leur cerveau affichait des niveaux d’oxygène plus faibles. Selon les scientifiques, deux hypothèses pourraient expliquer ce phénomène : « la maladie réduirait le nombre et le diamètre des vaisseaux sanguins cérébraux, qui apporteraient ainsi moins d’oxygène aux tissus. Des cellules spécifiques pourraient aussi consommer davantage d’oxygène à cause de l’inflammation détectée dans le cerveau. Ces souris étaient également plus anxieuses et présentaient des signes de dépression. »
« Ces travaux de recherche soulignent donc que la réduction de la quantité de sucre et de graisse dans notre alimentation n’est pas seulement importante pour lutter contre l’obésité, mais elle permettrait aussi de protéger le foie afin de préserver la santé du cerveau et de minimiser le risque de développer des maladies comme la dépression et la démence au cours du vieillissement », concluent les chercheurs.
Rappelons qu’à ce jour, il n’existe aucun traitement contre la maladie du foie gras. Les mesures hygiéno-diététiques constituent la seule prise en charge efficace. Elles englobent la perte de poids et la lutte contre la sédentarité. En d’autres termes, l’adoption d’une alimentation équilibrée et la pratique d’exercice physique.