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Elle ne doit pas être confondue avec l’hyperacousie, liée à un dysfonctionnement de l’audition qui exacerbe certains sons, ou la phonophobie qui, comme son nom le suggère, relève de la peur de certains bruits forts. Si la misophonie se place elle aussi sur le terrain psychologique, elle concerne avant tout des bruits qui passent totalement inaperçus pour les personnes qui n’en souffrent pas.
Car il s’agit de bruits relativement banals, comme la mastication, la déglutition, l’aspiration de liquide à la paille, les raclements de gorge… Mais aussi les cliquetis sur le clavier d’ordinateur ou les aiguilles de l’horloge. En clair : des bruits du quotidien, répétitifs, et qui provoquent chez les misophones « une réaction aversive immédiate avec une anxiété, une colère et un sentiment de dégoût important, accompagnés d’une envie impulsive de faire cesser ce bruit de manière immédiate afin de soulager (leurs) symptômes », décrit la Revue médicale suisse.
Ce trouble, qui peut apparaître dans l’enfance, concernerait environ 18% de la population générale du Royaume-Uni, selon une étude menée par des chercheurs du King’s College London et parue dans la revue PLOS ONE. Ils sont parvenus à ces chiffres grâce à l’analyse de questionnaires complétés par plus de 750 personnes, âgées de 46 ans en moyenne, qui ont dû préciser les « sons déclencheurs » de leurs réactions, mais aussi la nature et l’intensité de ces réactions.
L’irritation, le fait de se sentir piégé et impuissant en présence de ces sons font partie des réactions les plus souvent citées par les participants. Mais également le fait de s’en vouloir pour ces réactions excessives, et de « rater des choses ». Comme des repas en famille ou entre amis, par exemple, parce que le bruit de la mastication des autres convives provoque un stress insupportable pour le misophone, qui doit alors quitter la table. Ces résultats confirment ceux d’études antérieures.
La cause de la misophonie n’est pas clairement établie, mais pourrait être en lien avec certaines particularités cérébrales. Elle peut en tout cas provoquer un retentissement certain sur la vie sociale, professionnelle, familiale, et nécessite une prise en charge lorsqu’elle s’avère trop handicapante. Les thérapies cognitivo-comportementales sont les plus indiquées, avec une exposition progressive aux bruits gênants, afin de modifier la manière de les envisager et d’y réagir.
Source : Revue médicale suisse, PLOS - Mars 2023
Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Vincent Roche
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